En 2010 lorsque j’ai commencé à afficher ma spécialité en développement du leadership authentique, je devais souvent expliquer pourquoi je trouvais essentiel d’œuvrer à accompagner les professionnels et les gestionnaires à être et agir en leader authentique. Il y a tout juste cinq ans, on associait encore malheureusement fréquemment le fait de maîtriser les compétences liées aux habiletés politiques avec le fait de devoir camoufler qui nous étions réellement en particulier en ce qui a trait à nos valeurs et à nos zones de vulnérabilité.
Le leader d’équipe authentique est d’abord un leader de sa propre vie. Partant du principe que l’on ne peut donner ce que l’on ne possède pas, le leader d’équipe authentique prend ses décisions de façon consciente. Il a le courage d’oser se faire confiance et fait confiance à ses collaborateurs.
Il démontre son leadership en exprimant le plein potentiel de ses talents, en respectant ses valeurs. Il utilise ses expériences, sa formation au même titre que la conscience qu’il a de lui-même et de son environnement.
Le leader d’équipe authentique ne cherche pas à imiter un style de leadership suggéré dans la littérature, la société ou par les organisations. Il utilise qui il est réellement pour faire fructifier les talents de ses collaborateurs. C’est ce qui lui permet d’aligner performance, résultats, équilibre et bien-être en maintenant un haut niveau d’énergie tout au long de la journée. C’est cette façon d’être et d’agir qui inspire autant les autres à le suivre vers l’atteinte de la vision commune.
Personnellement, ce sont les travaux de Gardner, W. L., Avolio, B. J., & Walumbwa, F. O. qui m’ont convaincu qu’il y avait de la place pour l’authenticité dans le monde professionnel. Dès 2005, ces auteurs ont été inspirés par les théories du leadership éthique et celles du leadership transformationnel. Leurs recherches ont démontré les bénéficies pour le gestionnaire d’adopter un style de gestion qui soit en cohérence avec ses valeurs, croyances, et motivations de façon à inspirer la confiance. La résultante positive est de susciter l’engagement et la collaboration l’entourage professionnel.
En développant les sept prémisses du leadership authentique, en 2012, j’ai voulu démocratiser la notion de leadership pour que chacun l’applique d’abord à sa propre vie.
Découvrez mes billets précédents
Suivez-moi sur Facebook et Twitter
En parallèle, plusieurs auteurs, chercheurs et conférenciers ont aussi développé d’autres modèles et boîtes à outils pour accompagner les individus et les équipes à oser être et surtout agir en cohérence avec leur vraie nature. L’objectif poursuivi s’est élargi pour y inclure la notion de bien-être comme résultante de cette harmonie entre l’être et le faire.
Une notion préalable a alors fait son apparition dans le langage commun tant au travail que dans la vie privée ; celle de la pleine conscience. Il est maintenant important de développer et cultiver une pratique de pleine conscience pour savoir qui nous sommes réellement pour être en mesure d’être présent pour l’autre. Plusieurs projets de recherche ont vu le jour pour que soit intégré la présence attentive dans les milieux de travail et il y a eu un boom de ressources disponibles sur Internet pour accompagner les individus qui souhaitent inclure la pleine conscience à leur routine quotidienne.
Il ne se passe plus une semaine sans que l’on démontre l’importance de mettre à l’avant plan notre authenticité pour survivre dans un monde en perpétuel Volatilité, Incertitude, Complexité et Ambiguïté (V.U.C.A.). Cette semaine, j’entendais madame Danielle Henkel à l’événement Féminin Plurielle inspirer en démontrant son authenticité. Le surlendemain, c’était au tour de Robert T. Duguay d’inspirer les auditeurs de l’émission d’Isabelle Maréchal présenter son livre Démarquez-vous en insistant sur l’importance de se connaître et d’oser parler de ses forces et de ses zones de vulnérabilité et de développement dans un processus de sélection.
J’ai rencontré quelques personnes dernièrement qui m’ont dit : « l’authenticité, c’est dans l’air du temps ! ». Ce commentaire m’a beaucoup fait réfléchir. Je me suis demandé si, en insistant comme certains de mes collègues et moi-même le faisons par conviction que l’authenticité est un des moyens pour être performant de façon durable tout en préservant notre bien-être et notre santé globale, nous ne sommes pas en train de produire l’effet inverse. Est-ce que l’authenticité ainsi surexploitée et peut-être dans certains cas, surexposée n’est pas en train de devenir banale pour ceux et celles que nous voulons inviter à être et agir de façon plus authentique au travail et dans les autres sphères de leurs vie ?
La question est posée ! Je suis très intéressée de lire vos réponses ici au bas de cet article ou sur les différents réseaux sociaux sur lesquels sera partagée la question.
Bonne semaine !
