Assumer de ne pas faire l'unanimité

Publié le 25/04/2015 à 08:52

Assumer de ne pas faire l'unanimité

Publié le 25/04/2015 à 08:52

Vous venez de terminer votre présentation devant le comité de gestion. La majorité des participants vous félicitent. Ils croient en votre projet et vont vous supporter dans la mise en oeuvre. Dans le coin gauche de la salle de réunion, il y a un participant plus sceptique. Il n'argumente pas en faveur ni en défaveur de votre projet. Vous ressentez toutefois qu'il n'y adhère pas comme vous l'auriez souhaité.

À la fin de votre journée de travail, à qui pensez-vous? Aux six participants qui ont dit oui avec enthousiasme ou à celui qui n'a pas dit oui? (sans pour autant vous avoir dit non)

Nous savons bien rationnellement qu'en exposant à nos collègues, amis, supérieurs, et au grand public des idées novatrices et nos croyances, même sans vouloir provoquer, nous risquons de déplaire, déranger et peut-être même choquer.

Qu'est-ce qui fait que lorsque nous sommes face à une situation où nous percevons que les idées que l'on porte ne font pas l'unanimité? Pourquoi il se crée souvent un pincement et un tiraillement physique à l'intérieur de nous?

Pourquoi lorsque nous faisons face à un potentiel détracteur, notre hamster se met à tourner à vitesse «Grand V» durant quelques heures voir même quelques jours?

Découvrez mes billets précédents

Suivez-moi sur Facebook et Twitter

Ma croyance personnelle est qu'il est difficile d'assumer pleinement de ne pas faire l'unanimité parce que nous sommes des humains et que fondamentalement les humains veulent aimer et être aimés.

Avec le temps, l'expérience et en travailant à construire notre réelle confiance en soi, on arrive à "vivre avec" le fait de ne pas faire l'unanimité. On se fait donc une raison. On se dit que la cause ou le projet que nous portons vaut le prix de risquer de déplaire.

Les leaders d'équipes vivent cela au quotidien. Voilà pourquoi certains choisissent d'exercer leur autorité avec une approche "amis" ou de "coordonnateur" pour ne pas avoir à confronter leurs employés souvent des anciens collègues et amis.

Voilà pourquoi il est si difficile de trouver le courage d'oser être authentique dans nos conversations profesionnelles et personnelles. Nous avons souvent peur que l'autre le prenne mal et que cela entache la relation.

Voici aussi pourquoi beaucoup de gestionnaires choisissent d'endurer trop longtemps une situation problématique plutôt que d'offrir une rétroaction même si cette dernière est énoncée de façon "constructive". Ils ne veulent pas avoir à vivre au quotidien avec un employé qui pourrait démontrer qu'il n'est pas en accord avec ce qu'ils proposent.

C'est juste plus fort que nous! On aimerait donc cela que tout le monde nous aime!

Vous devinez que je m'inclus dans le lot. Ceux qui me suivent depuis longtemps savent que j'aime partager mes réflexions avec les autres. Pour cela, je choisis d'exposer mes croyances. Je prends donc le risque de ne pas faire l'unanimité.

Depuis le début de ma carrière, j'enseigne, je facilite des rencontres et je fais des présentations. Encore aujourd'hui, lorsque certains étudiants ou participants semblent perplexes, je fais de mon mieux pour trouver le dénominateur commun entre mon message et leurs besoins. La plupart du temps, cela fonctionne. 

Depuis quelques années, je travaille à démocratiser le leadership et le coaching. Je crois profondément que chacun peut développer son propre leadership pour être et agir en fonction de qui il est réellement dans toutes les sphères de sa vie.  Je crois aussi que le coaching est une approche puissante et efficace de développement dans l'action pour réussir à développer les compétences et habiletés de leadership.  

En lien avec ces objectifs professionnels et personnels, j'aime être présente sur la place publique et sur les réseaux sociaux. Je dois assumer plus que jamais de ne pas faire l'unanimité. Les réseaux sociaux permettent de connaitre assez rapidement l'opinion des lecteurs qui sont en accord ou en désaccord avec mes idées, projets et croyances.

Je dois maintenant faire face à ce que l'on nomme des "trolls". Est-ce un signe que je suis en progression vers mon objectif d'atteindre une masse critique de personnes qui ont le goût de réfléchir sur le propre leadership authentique? 

J'apprends à assumer et à accepter qu'il existe des individus qui ont visiblement beaucoup de temps à investir à détruire plutôt qu'à construire.

Cela m'a permis de me créer un processus pour assumer de ne pas faire l'unanimité:

1. En parler avec des gens de confiance et capables d'être objectifs envers la situation. L'intention est de valider ma perception de la situation.

2. Échanger avec d'autres qui vivent ce type de situation et qui peuvent me partager comment ils font face à ce type de situation.

3. Prendre le temps de réaffirmer mes idées, mes croyances et mes motivations.

4. Cette introspection jumelée à la relecture de toutes les rétroactions positives que j’ai reçus en même temps que la critique vérulante des trolls m'a permis de voir le verre d'eau à moitié plein. Être heureux, c'est un travail à plein temps comme je l'énonçais dans un article précédent.

Si les détracteurs peuvent servir à nous permettre de nous ancrer davantage dans qui nous sommes et à assumer que nous ne pouvons pas faire toujours l'unanimité, je remercie les trolls de m'avoir choisi comme cible. 

Et vous, quels sont vos trucs et outils pour assumer de ne pas faire l'unanimité?

Bonne semaine!

À propos de ce blogue

Vous faites face à des défis complexes ? Geneviève Desautels dévoile ici des cas réels auxquels des dirigeants ont été exposés. Et puisqu’il y a toujours une solution, la saine distance et l’expertise de la consultante, coach certifiée, présidente d'Amplio Stratégies, illuxi et Examen Dux, éclaireront votre prise de décision.

Geneviève Desautels

Blogues similaires

Les «buzzwords» polluent-ils votre marketing?

11/03/2021 | Stéphanie Kennan

BLOGUE INVITÉ. Entre vocabulaire à la mode et langue de bois, il n’y a souvent qu’un pas...