Wagons DOT-111: des gagnants potentiels


Édition du 03 Mai 2014

Wagons DOT-111: des gagnants potentiels


Édition du 03 Mai 2014

Le gouvernement fédéral resserre la réglementation dans le transport ferroviaire. Dans moins d'un mois, 5 000 wagons pétroliers devront quitter le rail canadien. D'ici trois ans, c'est 65 000 wagons DOT-111 qui devront être rénovés ou remplacés. Occasion d'acheter le titre d'un fabricant de wagons ?

Il n'est pas clair que l'annonce de Transports Canada aura des conséquences immédiates pour l'industrie. Le gouvernement américain ne s'est en effet pas encore prononcé sur cet enjeu. En théorie, les flottes de wagons pourraient n'être que réorganisées. Les wagons construits après 2011 qui roulent aux États-Unis pourraient être utilisés ici, tandis que nos vieux fourgons pourraient être envoyés là-bas.

Depuis un moment cependant, les Américains planchent eux aussi sur un projet de réglementation. Il est probable que la décision canadienne accélérera la leur et que celle-ci aille dans une direction apparentée.

Jetons donc un oeil sur l'état du marché des wagons pétroliers pour tenter de cerner les conséquences de la mesure pour les fabricants.

Une mise en garde avant de démarrer. Personne n'en a encore parlé, mais il est possible que les avocats entrent en jeu au cours des prochains mois. Ceux qui possèdent les wagons pétroliers (généralement des sociétés pétrolières ou de crédit-bail) ne seront pas nécessairement très enchantés d'avoir à réinvestir avant que leur acquisition ait atteint la durée de vie utile promise. Il se pourrait donc bien que quelques manufacturiers soient appelés à contribuer au règlement financier de l'affaire.

Le marché

La mise en garde effectuée, passons maintenant au marché des wagons pétroliers.

En un an, le carnet de commandes de l'industrie a reculé de 18 %, peut-on constater à la lumière d'une recension de Sterne Agee. Comment expliquer un recul du carnet, et ce, au moment où le pétrole sur rail fait tant parler de lui et que les trains transportent de plus en plus de wagons pétroliers ?

En février 2013, il y avait un écart de 23 $ US entre le prix du baril de Brent et celui du WTI. De quoi stimuler la conversion de plusieurs raffineries au pétrole le moins cher, même si les coûts de transport par train étaient plus chers. Avec des prix quasi-identiques à l'été 2013 (et 5 $ US - 6 $ US d'écart seulement dans les dernières semaines), il est moins évident que les raffineurs aient toujours intérêt à modifier leurs sources actuelles d'approvisionnement.

Il est difficile de voir si l'expansion du marché du pétrole sur rail se poursuivra à l'avenir. Peu probable qu'il progresse à tout le moins avec la même force qu'au cours des dernières années. La demande naturelle de wagons pétroliers devrait baisser à terme et les carnets de commandes, ultimement, s'en ressentir.

À court terme, la probabilité est très forte que les carnets et la production gonflent lors des trois prochaines années, sous l'impulsion de nouvelles mesures de réglementation.

American Railcar Industries (NY, ARII, 62,02 $ US), le troisième manufacturier en importance, prévoit que la demande de wagons pétroliers (pour l'ensemble de l'industrie) grimpera de 28 000 à 37 000 wagons par an si les États-Unis forcent le remplacement ou l'amélioration des DOT-111 sur cinq ans.

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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