Sociétés aurifères : doit-on s'inspirer de Jacques Parizeau ?

Publié le 05/12/2011 à 08:58, mis à jour le 05/12/2011 à 08:58

Sociétés aurifères : doit-on s'inspirer de Jacques Parizeau ?

Publié le 05/12/2011 à 08:58, mis à jour le 05/12/2011 à 08:58

Si c'est bon pour le Québec, le simple investisseur ne devrait-il pas, lui aussi, suivre la recommandation ? En d'autres mots, ne serait-il pas temps de prendre des participations dans les sociétés aurifères ?

Ce n'est pas si simple.

D'abord, il faut être convaincu que les prix demeureront à des niveaux élevés. Ce n'est pas parce que la Chine, le Brésil et l'Inde tirent la demande que l'offre n'augmentera pas dans les prochaines années. Au moindre ralentissement, les prix pourraient chuter de manière brutale.

Vrai, il semble y avoir quand même pas mal d'espace sécuritaire entre le prix de l'or actuel (1 700 $) et les prix projetés par PwC (1 200 $ et 1 050 $). Les nouveaux projets devraient en conséquence être payants et l'idée de M. Parizeau est fort défendable.

Ce qui complique pour celui qui achète une aurifère en Bourse, c'est l'évaluation qu'accorde le marché aux mines non pas à venir, mais actuelles. Si la société est surévaluée, en ce sens que sa valeur anticipe déjà un prix de l'or de 2 000 $ ou 2 500 $ US, le danger est important. Dans le cas d'un prix de l'or qui n'avancerait plus ou qui serait en correction, cette société ferait toujours beaucoup d'argent avec les nouvelles mines, mais cette création de valeur serait totalement éradiquée par la correction de la valeur accordée aux mines actuelles. Et le titre chuterait même lourdement sous sa valeur d'acquisition.

Pas de danger, diront certains, la valeur des sociétés minières a beaucoup moins avancé que le prix de l'or dans les derniers mois. Il y a un coussin de sécurité et, s'il est une chose, les titres aurifères sont sous-évalués. C'est vrai si on regarde les progressions des derniers mois. C'est cependant moins évident si on fait remonter les progressions jusqu'en 2009. Bref, on n'est pas convaincu que les titres des sociétés aurifères sont sous-évalués. Le pari n'est pas sans risque.

Si l'on croit que le prix de l'or reculera très peu dans les prochaines années ou, mieux encore, qu'il poursuivra sa progression, voici trois titres qu'aime BMO Marchés des capitaux en raison de leurs projets d'expansion.

TITRES À SURVEILLER

Kinross (K, 13,98$)

La direction continue de guider vers une hausse de la production d'environ 80 % entre 2011 et 2015. C'est l'une des croissances de production les plus importantes qui soient anticipées dans le secteur aurifère. Son projet-vedette, Tasiast, en Mauritanie, est en avancement, alors qu'une étude de faisabilité devrait être rendue publique en février. La cible BMO est à 23,50 $, celle du consensus, à 22,30 $.

New Gold (NGD, 10,81$)

Ce producteur compte trois mines aurifères en Californie, au Mexique et en Australie. Il table aussi sur un pipeline de trois projets or-cuivre en Colombie-Britannique et au Chili. BMO prévoit qu'ici aussi la production devrait grimper d'environ 80 % d'ici 2015. La cible de la maison est à 15 $, celle du consensus, à 14,85 $.

Goldcorp (GG, 51,39$ US)

La société détient Éléonore, l'important gisement de la baie James, qui est en fait l'un de ses quatre projets en développement. La direction s'attend à une croissance annuelle composée de la production totale de 10 % jusqu'en 2015. La cible de BMO est à 75 $ US, celle du consensus, à 67,90 $ US.

DANS LE DÉTAIL

Sur le radar

KINROSS (K, 13,98 $)

Recommandation des analystes

Achat 8

Surperformance 7

Conserver 10

Sous-performance 0

Vendre 0

Cible moyenne : 22,30 $

NEW GOLD (NGD, 10,81 $)

Recommandation des analystes

Achat 4

Surperformance 6

Conserver 3

Sous-performance 0

Vendre 0

Cible moyenne : 14,85 $

GOLDCORP (GG, 51,39 $ US)

Recommandation des analystes

Achat 8

Surperformance 11

Conserver 4

Sous-performance 1

Vendre 0

Cible moyenne : 67,90 $ US

Sources : Bloomberg, Thomson Reuters

blogue > www.lesaffaires.com/francois-pouliot

francois.pouliot@transcontinental.ca

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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