Un malheur n'arrive jamais seul, dit l'adage. En parallèle aux accusations, une autre déveine, tout aussi importante, pèse sur le titre du géant montréalais du génie-conseil : l'acquisition de l'européenne Kentz et la décision de l'OPEP de ne plus soutenir les prix du pétrole.
Cette acquisition de 2,1 G$ US (survenue à l'automne) avait du potentiel à long terme, mais n'était pas sans risque. SNC a payé 10,4 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) pour Kentz, alors que ses propres activités d'ingénierie se négociaient à une valeur estimée tout juste au-dessus de 5 fois le BAIIA.
Si vous payez quelque chose 10 fois le bénéfice et que le marché décide d'appliquer à ce bénéfice votre multiple de 5 plutôt que celui de 10, vous venez de détruire passablement de la valeur.
Le pari de SNC, auquel on croyait personnellement, était qu'avec le temps le multiple appliqué à ses propres activités augmenterait, grâce à la croissance de Kentz et à une augmentation de la confiance dans l'avenir. Et que l'affaire deviendrait fort payante.
Malheureusement, 16 % des revenus de Kentz proviennent du secteur minier, un créneau qui traîne la patte ces jours-ci. Surtout, 24 % proviennent du secteur pétrole et gaz.
Ce qui devait soulever le titre vient maintenant le couler. Non seulement le multiple de Kentz est appelé à fondre, mais son carnet de commandes et ses bénéfices aussi.
En fait, il ne serait pas étonnant de voir SNC forcée un jour de prendre une bonne radiation relativement à cette acquisition.
C'est situation, combinée aux accusations récentes de la GRC, devrait maintenir le titre au plancher pour un bout de temps.
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SNC-Lavalin (Tor., SNC, 39,17 $)
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Source : Bloomberg