PQ, PLQ et CAQ: le non-sens des baisses d'impôt

Publié le 04/04/2014 à 14:09

PQ, PLQ et CAQ: le non-sens des baisses d'impôt

Publié le 04/04/2014 à 14:09


On contrevient à la loi

Il y a quelques années, il avait été convenu que si des déficits étaient enregistrés à compter de 2014-15, ceux-ci devraient être remboursés sur un horizon de un à cinq ans, tout dépendamment de leur importance. Il s'agissait alors de vraiment mettre un frein à l'ascension de la dette. Histoire de s'assurer qu'il en serait ainsi dans l'avenir, on avait même mis l'obligation dans la loi.

Or, nous sommes sur le point d'être en violation de cette loi. Quel que soit le parti qui prenne le pouvoir, aucun ne prévoit rembourser les déficits sur un horizon de cinq ans. Tous les cadres reposent sur le budget déposé avant les élections (budget évidemment non adopté) et qui prévoit que les déficits de 4,25 G$ seront en… douze ans!

Exactement le temps nécessaire au retour d'un nouveau cycle économique baissier qui ne permettra pas leur remboursement sur cet horizon… Et viendra ajouter de nouveaux déficits.

Il ne s'agit pas de dire qu'il nous faut absolument respecter l'obligation du remboursement sur cinq ans. Il est vrai que les déficits actuels sont d'une certaine ampleur et qu'il peut être approprié de lisser leur remboursement sur une période légèrement plus longue.

Il s'agit cependant de dire qu'avant de retourner des sommes aux contribuables, il vaudrait mieux rembourser le déficit de l'an dernier et celui de cette année.

C'est ce principe qu'on s'était imposé par loi, et, assez curieusement, tout le monde est en train de l'oublier. Quelle est la devise du Québec, déjà?

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À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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