Pouliot - REER : la recette pour bien réussir en Bourse

Publié le 11/02/2013 à 09:36, mis à jour le 11/02/2013 à 09:36

Pouliot - REER : la recette pour bien réussir en Bourse

Publié le 11/02/2013 à 09:36, mis à jour le 11/02/2013 à 09:36

Un multiple raisonnable

Une fois arrivé à la conclusion que les bénéfices ont une forte probabilité d'être plus élevés dans cinq ans, il convient de passer au deuxième ingrédient essentiel : les multiples d'évaluation.

Plus le ratio cours/bénéfice est faible, meilleure semble l'affaire. Cela signifie que le marché escompte moins dans le cours de l'action les bénéfices futurs de l'entreprise.

Il arrivera malheureusement assez souvent que votre démarche s'arrête ici. Il est en effet fréquent que le marché soit aussi d'avis que les bénéfices d'une entreprise grimperont dans l'avenir. Et que, conséquemment, le multiple cours/bénéfice soit élevé. Plus il est élevé, plus grand est aussi le risque associé au placement. Si un problème survient et que les bénéfices ne croissent pas beaucoup, le multiple fondra et, cinq ans plus tard, l'action n'aura pas bougé et aura peut-être même reculé.

Qu'est-ce qu'un multiple élevé, qu'est-ce qu'un multiple peu élevé ? demandez-vous.

Ce n'est pas simple et ça dépend en fait de deux choses : l'époque dont on parle et la force de croissance des bénéfices qui est anticipée dans les prochaines années.

À l'époque de nos premiers pas sur le marché boursier, beaucoup considéraient qu'un multiple de 10 était porteur de trop d'attentes. Quelques années plus tard, les sociétés se négociaient en moyenne à 20 fois le bénéfice. Dans le premier cas, nous étions à une époque où les investisseurs étaient pessimistes et il y avait beaucoup d'argent à faire pour qui était prêt à attendre. Dans le second, nous étions à une époque «d'exubérance irrationnelle», comme disait Alan Greenspan, ancien président de la Réserve fédérale américaine, et il y avait beaucoup d'argent à perdre pour qui était prêt à attendre. Les indices se négocient aujourd'hui autour de 14 à 15 fois les bénéfices, ce qui s'aligne somme toute sur la moyenne historique. Cela permet de penser que l'humeur est correcte : nous ne sommes pas en situation généralisée d'aubaines, ni en situation de surévaluation.

Si on paie sous les 14 fois le bénéfice et qu'on pense que les bénéfices croîtront plus vite que ceux de la moyenne des autres sociétés, la probabilité est donc bonne qu'on fasse de l'argent sur cinq ans. On dit bonne, et non pas «assurée». Il est toujours possible qu'un marché entre dans une humeur pessimiste et que l'évaluation du titre diminue.

Il peut aussi se présenter des situations où l'on paiera plus cher que ce multiple de 14 et où l'on fera plus d'argent encore que si on avait investi dans une société avec un multiple moindre. C'est qu'il se trouve sur le marché un certain nombre de sociétés qui offriront des «supercroissances» de leurs bénéfices. On serait par exemple porté à penser que c'est ce qui arrivera avec Google, qui est à 17 fois le bénéfice prévu.

Voilà la recette pour faire prospérer votre REER. Reste le plus difficile : l'appliquer.

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francois.pouliot@tc.tc

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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