Pouliot - La colère de Nicolas Marceau ne fait que commencer

Publié le 22/03/2013 à 15:57, mis à jour le 22/03/2013 à 16:25

Pouliot - La colère de Nicolas Marceau ne fait que commencer

Publié le 22/03/2013 à 15:57, mis à jour le 22/03/2013 à 16:25

BLOGUE. C'est un ministre des finances assez décontenancé qui s'est présenté jeudi devant les journalistes. « Je suis très, très déçu, je suis en colère », a-t-il lâché. Malheureusement pour lui, ce n'est qu'un début…

On peut comprendre Nicolas Marceau de ne pas avoir apprécié le dernier budget de Jim Flaherty. L'approche pour la formation de la main-d'œuvre n'est peut-être pas une mauvaise idée, mais elle force le gouvernement du Québec à sortir de l'argent supplémentaire. Or, comme tous le savent, Québec est plutôt en mode compression et a déjà toutes les misères du monde à atteindre ses cibles.

Si vous souhaitez un jour conclure un partenariat avec quelqu'un, il vaut probablement mieux ne pas vous présenter en imposant dès le départ vos conditions. On risque sinon de vous apposer l'étiquette de rustre.

On peut aussi comprendre la colère de monsieur Marceau face au retrait des crédits d'impôt de 15% pour le Fonds de solidarité et Fondaction.

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Qu'on juge qu'ils sont trop capitalisés ou non, ces fonds sont centraux dans l'injection du capital de risque au Québec. Or, personne ne sait quel sera l'impact de cette décision sur la valeur de leur actif dans les prochaines années. Personne ne peut non plus écarter avec assurance le scénario d'une fonte significative des actifs, et, conséquemment, des investissements en capital de risque au Québec.

L'approche n'est pas loin d'être irresponsable et il est étonnant que monsieur Flaherty, qui intervient auprès des banques pour quelques points de taux hypothécaires, ne se soit pas plus sérieusement interrogé sur ses conséquences. D'autant que son souhait est de voir le capital de risque augmenter.

Si l'on jugeait qu'il y avait trop de capitaux au Fonds de solidarité, plutôt que de retirer le crédit d'impôt, il aurait été plus sage d'abaisser la hauteur du financement admissible au crédit que ces fonds peuvent aller chercher dans le public. L'approche aurait créé beaucoup moins d'incertitude. On aurait alors à tout le moins eu un flux prévisible de capitaux.

Ce n'est que le début

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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