Pouliot - Bombardier: la donne vient peut-être de changer

Publié le 20/06/2013 à 09:38, mis à jour le 20/06/2013 à 09:38

Pouliot - Bombardier: la donne vient peut-être de changer

Publié le 20/06/2013 à 09:38, mis à jour le 20/06/2013 à 09:38

Là où la donne pourrait avoir changé

Cela dit, on est en partie d'accord avec la critique. Le Salon de Paris est décevant pour Bombardier.

Pas en raison de l'absence de commandes pour le CSeries. Plutôt à cause de l'enthousiasme avec lequel a été reçu le projet de nouvelle famille d'avions d'Embraer.

L'avionneur brésilien veut remotoriser ses appareils, modifier leurs ailes et augmenter la capacité de son plus gros porteur. La nouvelle famille E-Jet offrira des modèles d'avions qui pourront transporter de 70 jusqu'à 144 passagers.

Sur papier, la nouvelle famille d'Embraer n'apparaît pas une formidable menace pour le CSeries. La direction d'Embraer soutient que son plus gros porteur offre une économie de coût par siège de 5% par rapport au A319neo, le nouvel appareil remotorisé d'Airbus. L'analyste Cameron Doerksen, de Financière Banque Nationale, note cependant avec justesse que le CS300 de Bombardier doit avoir un avantage de 12% sur le A319neo.

Là où les choses se compliquent, c'est cependant avec les autres avions régionaux de Bombardier, les actuels CRJ. Ces appareils viennent soudainement de devenir nettement moins compétitifs.

Or, pour que le CSeries puisse créer de la valeur pour les actionnaires, il faut que les commandes actuelles de CRJ puissent se maintenir.

Évidemment, tout comme pour le CSeries, les économies prévues par Embraer ne sont que sur papier et ne sont pas encore acquises. Mais Bombardier peut-elle courir le risque de les laisser se matérialiser sans réagir?

L'entrée en service des E-Jet doit s'amorcer en 2018 et se poursuivre jusqu'en 2020.

Quelque chose nous dit que, dès le CSeries sur les rails, Bombardier devra réinvestir dans sa famille d'avions CRJ pour tenter d'améliorer leur performance. Pour que l'opération puisse bien fonctionner, il faudra cependant que le nouvel appareil (CSeries) fonctionne selon les attentes ou que ses carences ne nécessitent pas d'investissements majeurs.

Les prochaines semaines seront vraiment révélatrices de l'avenir de Bombardier aéronautique.

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À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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