Michaud mérite un MetroStar et Metro un accent

Publié le 31/01/2012 à 17:39, mis à jour le 01/02/2012 à 10:39

Michaud mérite un MetroStar et Metro un accent

Publié le 31/01/2012 à 17:39, mis à jour le 01/02/2012 à 10:39

Yves Michaud. Photo : MÉDAC

BLOGUE. Dommage que la récompense n'existe plus, car Yves Michaud aurait bien mérité un MetroStar, mardi, à l'assemblée annuelle de Metro, pour sa performance dans le rôle de l'activiste dérangeant. De loin le meilleur spectacle corporatif de l'année. Et, sur la question de franciser l'enseigne au Québec, on lui donnerait même raison.

L'assemblée était à peine entamée de quelques minutes, qu'il était au micro. Le président du conseil, Pierre H. Lessard, venait de demander un "secondeur" pour entériner la proposition sur la nomination des nouveaux administrateurs.

-Je ne veux pas être tatillon, monsieur le président, mais on ne "seconde" pas. On "appuie" une résolution. "Seconder" est un anglicisme!, est intervenu monsieur Michaud.

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Il a ensuite tenté de faire ajouter une administratrice au conseil, en déplorant la faible présence de femmes (deux). Choux blanc, la personne qu'il proposait n'étant pas présente dans la salle pour accepter sa mise en candidature, la proposition n'a pas eu de suite.

Battu sur sa première démarche, Yves Michaud allait revenir quelques minutes plus tard en proposant la nomination d'un deuxième vérificateur financier. "Ed quis custodiet ipsos custodes (et qui surveille le surveillant)?" s'est-il interrogé en latin.

Autre revers.

Nullement désarmé, l'orateur s'est alors rabattu sur une nouvelle résolution de la société l'autorisant à tenir son assemblée annuelle à l'extérieur du Québec. Sans s'objecter à ce que l'assemblée puisse être tenue à l'extérieur de la province, il souhaitait ajouter à la résolution "à condition que le nombre des actionnaires le justifie".

Monsieur Lessard a expliqué qu'il n'était pas dans l'intention de Metro de tenir son assemblée hors Québec, mais que la direction souhaitait amender ses statuts de manière à ce qu'ils soient conformes à la nouvelle loi sur les sociétés par action du Québec.

Nouvel échec. L'amendement a été battu par un vote à main levée, non sans jeter des doutes dans l'esprit du tribun sur la légalité de l'opération et valoir à monsieur Lessard cet avertissement :"Je vous mets en garde, monsieur le président, vous vous engagez sur un sentier parsemé de fourches caudines".

Cent fois sur le métier, remet ton travail. Monsieur Michaud est encore une fois revenu à l'attaque en attirant cette fois l'attention de la direction sur l'annexe A de la circulaire où il était mentionné que les actions de catégorie A seraient "redésignées" en actions B. "Pas français", a-t-il dit, en se demandant comment des juristes avaient pu commettre "la grave erreur" d'utiliser un mot qui n'existait pas.

-Quel serait le terme juste alors?, a tout bonnement demandé Pierre Lessard sourire en coin, ce qui lui a valu d'obtenir quelques suggestions.

Ça grogne

Si monsieur Lessard s'est somme toute montré bon prince face aux interventions de celui qui aura bientôt 82 ans, celles-ci n'ont pas jeté le sourire sur tous les visages.

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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