Les grandes positions de la Caisse de dépôt

Offert par Les Affaires


Édition du 30 Avril 2016

Les grandes positions de la Caisse de dépôt

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Édition du 30 Avril 2016

La Caisse de dépôt possède entre autres un investissement de 3,2 milliards $ dans CGI. (Photo: LesAffaires.com)

Dans quels titres boursiers la Caisse de dépôt et placement du Québec est-elle le plus investie ? Le dépôt de son rapport annuel, il y a quelques semaines, a fait germer l'interrogation dans notre esprit.

Le rapport est accompagné d'un document supplémentaire où l'institution précise chacune de ses positions au 31 décembre 2015.

Évidemment, la Caisse pourrait avoir revu ses positions depuis. Leur poids laisse cependant croire que ce sont des investissements à assez long terme. Il ne s'agit pas non plus de dire que ce sont ces titres qui offriront les meilleurs rendements du portefeuille de l'institution au cours des prochains mois ou des prochaines années. Voici un coup d'oeil rapide sur les plus importantes positions en portefeuille et un commentaire pour chacune d'elles.

CGI (GIB.A, 60,44 $) : 3,2 G$

De loin la plus importante position en portefeuille. La Caisse accompagne depuis longtemps CGI, et Michael Sabia ne tarit pas d'éloges pour Serge Godin et son équipe. L'institution a diminué sa position à la fin de 2013, histoire de maintenir une exposition prudente. À court terme, certains analystes estiment le titre bien évalué, mais la direction croit toujours être en mesure de créer une valeur significative dans le temps.

Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 55,88 $) : 1,8 G$

C'est un peu plus difficile dernièrement. Il y a le prix de l'essence qui remonte un peu et vient resserrer les marges, une transaction moins avantageuse que prévu avec Shell en Europe, et la réforme sur les timbres alimentaires aux États-Unis qui pourrait sortir les dépanneurs de ce marché. Quand même, ici aussi, la direction a la volonté de poursuivre sa croissance et de créer une valeur significative dans l'avenir. Le monde est encore vaste.

Banque Royale (RY, 77,51 $) : 1,8 G$ ; Banque TD (TD, 56,25 $) : 1,8 G$ et Banque Scotia (BNS, 65,04 $) : 1,2 G$

Les trois principales banques sur lesquelles la Caisse semble miser. La position dans la Banque Nationale vaut un peu plus de 350 M$. Difficile de dire quelle est la meilleure banque des trois. Il est intéressant de noter cependant que, bien qu'on soit loin de l'unanimité, les trois institutions sont celles qui récoltent le plus de recommandations d'achat parmi les analystes qui suivent les titres bancaires. La TD vient en tête avec 68 % des recommandations, suivie de la Royale, à 50 %, et de la Scotia, à 43 %.

Canadien National (CNR, 82,88 $) : 1,5 G$

Le potentiel semble bon à long terme, notamment du côté de l'intermodal, grâce aux expansions projetées des ports de Vancouver, de Prince-Rupert, de Montréal, de Halifax et de Mobile, en Alabama, de même que l'ouverture du nouveau canal de Panama (à la mi-2016). À plus court terme, les perspectives sont cependant plus flous. Desjardins vient d'ailleurs de ramener sa recommandation à «conserver» en raison des incertitudes par rapport à l'économie mondiale, de la récente remontée du dollar canadien et de la faiblesse du prix du pétrole.

Manuvie (MFC, 18,96 $) : 1,2 G$

Une position d'importance qui vient de la récente injection de 500 M$ servant au financement de l'acquisition de la Standard Life. Les derniers résultats de Manuvie ont été pour le moins ordinaires, touchés par des radiations sur les investissements pétroliers et par des mouvements défavorables des taux d'intérêt. Lors de l'acquisition de la Standard Life, la Caisse était cependant optimiste par rapport à «l'expertise de pointe» développée par celle-ci. Elle devrait permettre à Manuvie «d'accroître sa présence au Québec et servir de tremplin à l'échelle nationale et même mondiale». Le consensus des analystes est aussi favorable au titre.

Microsoft (MSFT, 55,78 $ US) : 1,1 G$

Le potentiel des activités du géant américain de l'informatique n'est pas facile à évaluer. Microsoft est dans les serveurs informatiques, dans les logiciels, dans les solutions en nuage. La direction indiquait récemment qu'elle souhaitait accentuer sa présence dans le logiciel mobile et sur Android. Probablement un signe qu'elle pourrait bientôt se retirer du marché des tablettes et des téléphones intelligents, où la bataille est perdue, pour tenter de conquérir un marché plus important. Le consensus des analystes est plus ou moins favorable au titre.

Novartis (NVS, 76,28 $ US) : 1 G$

On connaît peu cette grande pharmaceutique européenne. Le titre est sous pression depuis le début de l'année, apparemment en raison d'expiration de brevets et de coûts de lancement de nouveaux produits. La Deutsche Bank croit que les résultats seront meilleurs en deuxième moitié d'année, mais il faudrait creuser.

Roche S.A. (ROG, 252,00 francs suisses) : 932 M$

Une autre grande pharmaceutique européenne. méconnue de ce côté-ci de l'Atlantique. La direction de la société s'attend à ce que les ventes de 2016 connaissent une croissance dans la basse ou au milieu de la moyenne fourchette à un chiffre. Le bénéfice, lui, devrait «avancer plus que les ventes».

Gildan (GIL, 39,03 $) : 900 M$

Le fabricant montréalais de chaussettes, de t-shirt, de sous-vêtements et de vêtements imprimés. Le titre évolue en dents de scie depuis quelques mois, avec des pointes baissières dans le bas des 30 $ et des pointes haussières au-dessus des 40 $. À court terme, l'action semble bien évaluée et est déjà sur la moyenne des cibles des analystes. À long terme, tout le monde souligne la force de Gildan et sa supériorité sur la majorité de ses concurrents.

KDDI (Tokyo, 3 387 yens) : 896 M$

Une importante société de télécommunication japonaise sur laquelle on ne sait pratiquement rien. De grands efforts se font au Japon pour relancer l'économie, et la dernière présentation aux investisseurs semblait assez positive. Mais les avis des analystes sont partagés, avec 5 recommandations à «achat», 7 à «surperformance», et 6 à «conserver».

Kimberly-Clark (KMB, 131,75 $US) : 874 M$

Le fabricant des couches Huggies, des tampons Kotex et autres produits en tissus. La société a le vent dans les voiles et son titre est en progression quasiconstante depuis cinq ans. Les populations des marchés émergents achètent de plus en plus de couches et, en raison du vieillissement de la population, il semble naître un intéressant marché pour les couches d'incontinence. Petite difficulté : le titre est à 22 fois les bénéfices, avec une croissance prévue des profits de 6 % cette année et de 8 % l'an prochain. Pas une aubaine à première vue.

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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