Les agences aimeraient-elles vraiment la privatisation d'Hydro?

Publié le 29/04/2014 à 17:54

Les agences aimeraient-elles vraiment la privatisation d'Hydro?

Publié le 29/04/2014 à 17:54

Photo; Shutterstock

Faut-il privatiser en partie Hydro-Québec?

La discussion a cours depuis quelques jours, à la suite du rapport des experts Luc Godbout et Claude Montmarquette sur l'état des finances publiques.

Messieurs Godbout et Montmarquette ne disent pas qu'il faut absolument privatiser Hydro-Québec et la Société des alcools, mais avancent la possibilité de vendre une participation de 10% de chacune des entreprises au public, si jamais les choses se compliquaient.

On croyait personnellement que le gouvernement s'empresserait de mettre de côté cette avenue, mais Carlos Leitao nous a un peu surpris la semaine dernière en déclarant que la recommandation ne serait pas examinée pour le prochain budget, mais le serait au suivant.

Faut-il donc ou non, privatiser Hydro et la SAQ?

Les experts Yvan Allaire et Philippe Leblanc ont pris position sur Les Affaires cette semaine. L'un est contre, l'autre plutôt pour.

La réflexion financière de monsieur Allaire est particulièrement intéressante. Il établit la valeur des actions d'Hydro à 30 G$ et la valeur des actions de la SAQ à 20 G$ (à quelques nuances près).

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En vendant 10% de sa participation dans chacune des entités, Québec récolterait donc 5 G$. Sur ce 5G $, il épargnerait quelque chose comme 3,5% en taux d'intérêt, puisque c'est le taux 30 ans auquel la province empruntait en 2013.

Pendant ce temps, cependant, le trésor public perdrait 300 M$ de revenus annuels, soit un rendement de 6% (sur le 5 G$).

Un gain de 3,5% d'un côté contre une perte de 6% de l'autre. L'opération n'apparaît pas avantageuse.

Évidemment certains feront valoir que les taux d'intérêt (même 30 ans) remonteront un jour, et qu'il pourrait à ce moment être avantageux de liquider une partie de la participation.

L'écart demeure tout de même pour l'instant important, et il n'y a pas d'indication que la hausse sera forte sur un horizon 3-4 ans.

Sauf que...

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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