Le retour à la lumière
Enablis devait marquer le retour, mais un retour dans l'ombre. C'est François Legault qui l'a finalement convaincu de revenir sous les feux publics.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les deux hommes ne se connaissaient pas. L'ancien ministre a en cours d'été pris contact avec lui pour discuter politique publique et développement économique. "On s'est rencontré, il m'a présenté sa vision. J'ai bien aimé. Il m'a invité à une rencontre exploratoire avec une vingtaine de personnes. J'y suis allé, mais je n'avais pas prévu que ce serait dans les journaux dès le lundi!", se remémore-t-il.
Ce jour-là, il confie avoir appelé François Legault pour lui demander ce qui s'était passé. Comment les médias pouvaient-ils parler d'une nouvelle formation politique, alors que cette question n'avait pas été abordée. "En affaires on est habitué à ce que presque rien ne se sache, j'ai compris que c'était différent en politique", explique-t-il.
Ce que donnera l'aventure?
Il ne sait trop encore. Mais il souhaite que la population embarque dans l'élaboration d'un nouveau programme. Les jeunes particulièrement. Il aimerait bien que l'on arrime à chacun des quatre chantiers du manifeste (l'éducation, la culture, l'économie et la performance des services publics), trois mesures concrètes.
Et après, lorsque tout cela aura été lancé? Vous n'aimeriez pas faire de la politique?
"Je ne sais pas si j'ai le code génétique pour ça, dira-t-il d'abord avec hésitation. Je suis habitué de consulter et décider. J'alloue des responsabilités à des individus, et je les évalue. Je ne l'envisage pas à l'heure actuelle."
Il précisera ensuite qu'il a encore des responsabilités envers ses compagnies (la compagnie familiale, les fonds Tandem, et la présidence du conseil de la CIBC) et ses partenaires. Qu'il lui faudrait avant toute chose modifier "sa posture économique".
Jamais il ne fermera la porte. Il a le goût. C'est…manifeste.
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