Le surprenant potentiel du courtier escompteur


Édition du 18 Avril 2015

Le surprenant potentiel du courtier escompteur


Édition du 18 Avril 2015

Le phénomène tient à deux facteurs : l'inconfort des conseillers, qui se sentent parfois forcés de mettre en avant des produits de la maison ; la part de commission qu'ils reçoivent, qui est jugée trop faible par rapport à ce qu'ils peuvent obtenir en volant de leurs propres ailes.

Plusieurs courtiers à escompte bénéficient de la tendance parce qu'ils agissent comme fiduciaires des comptes. Ils obtiennent des frais de garde sur la valeur des actifs. Ils peuvent aussi tarifer les transactions effectuées.

Les fonds négociés en Bourse gagnent en popularité

Un autre axe de croissance intéressant. Les fonds négociés en Bourse (FNB) gagnent en popularité. Depuis 2005, l'actif sous gestion des FNB a grimpé au rythme phénoménal de 22,7 % par année. L'an dernier, il a augmenté de près de 18 %.

La migration ne semble pas près de diminuer, la plupart des gestionnaires de fonds communs traditionnels ayant de la difficulté à battre leurs indices.

Les courtiers à escompte bénéficient du phénomène, d'abord, parce qu'ils sont souvent eux-mêmes fabricants de FNB et peuvent les offrir à leurs clients (ils récoltent alors plus de frais de gestion sur ces FNB). Ensuite, parce qu'ils peuvent imposer des frais aux FNB concurrents afin de les offrir à leurs clients.

Sans compter que les taux d'intérêt pourraient grimper

Ce qui serait un autre plus pour les escompteurs. Ceux-ci ont parfois leurs propres fonds de marchés monétaires et perçoivent des frais de gestion sur ceux-ci. Ces dernières années, ils ont cependant dû réduire ces frais afin que leurs clients puissent encore toucher un petit taux d'intérêt. Une hausse des taux permettrait de hausser ces frais.

D'autres escompteurs, un peu comme les banques, utilisent les dépôts des clients en les replaçant temporairement pour récolter plus de revenus. Une hausse des taux leur serait aussi favorable.

Qui jouer ?

Dans le contexte, Bulent Ozcan, de RBC Marchés des Capitaux, aime bien le titre de Schwab (SCHW, 30,57 $ US) auquel il accole un cours cible de 38 $ US, de même que celui d'E*Trade (ETFC, 28,35 $ US), dont le cours cible est à 35 $ US.

Sur le radar

Les recommandations des analystes qui suivent le titre de Schwab

11 Conserver

4 Acheter

5 Surperformance

1 Sous-performance

Cours cible : 33 $ US

Les recommandations des analystes qui suivent le titre d'E*Trade

3 Conserver

4 Acheter

9 Surperformance

Cours cible : 29,30 $ US

Source : Bloomberg

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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