Le bois qui était envoyé là-bas revient aux États-Unis, et c'est ce qui fait actuellement fléchir les prix. Il est même fort probable que le niveau de prix actuel déclenchera prochainement des droits de 5 % sur les exportations de bois canadien aux États-Unis.
Le développement pourrait bien faire de nouveau plier les cours boursiers.
Mieux vaut jeter l'éponge, dira-t-on.
Ça dépend de l'horizon sur lequel on évalue la situation. Il est normal qu'occasionnellement la demande chinoise fluctue. Mais elle continuera à augmenter dans l'avenir.
Pendant ce temps, la thèse du supercycle à venir pour les États-Unis n'a pas encore été effacée de l'ardoise.
Depuis 1950, la moyenne des mises en chantier chez l'oncle Sam est de 1,5 million d'unités par année. Cette cadence est générée par l'évolution démographique, la nécessité de remplacer des maisons vétustes et la construction de résidences secondaires.
La moyenne s'est établie au fil des différents cycles de taux d'intérêt, et elle a été maintes fois atteinte et dépassée avec des taux d'intérêt plus élevés qu'aujourd'hui. Même chose pour l'indice du prix des maisons par rapport au revenu disponible.
Les projections des démographes restent favorables au fait de s'établir. Un seul hic : une tendance plus prononcée à construire aujourd'hui du condo, ce qui demande un peu moins de bois. Mais restons quand même avec le chiffre de 1,5 million d'unités à des fins d'illustration.
En 2014, le nombre de mises en chantier a été de 1 million d'unités aux États-Unis. Parce qu'elles sont depuis plusieurs années sous la moyenne historique, CIBC estime que le marché est en retard de 3 millions d'unités. C'est dire que, pour que la moyenne soit atteinte, il faudrait à l'heure actuelle qu'il se construise 1,8 million d'unités par année dans les 10 prochaines années.
Tous ces chiffres peuvent être discutés, mais, entre 1 million d'unités (les mises en chantier actuelles) et 1,8 million d'unités (le potentiel), il y a quand même un important écart, susceptible de faire augmenter à la fois les prix et les volumes à un certain moment dans l'avenir.
Pendant ce temps, le dividende de 4 % de WEF devrait aider à amortir le potentiel recul printanier. On reste, même si quelques bourrasques semblent encore en vue. En touchant du bois.
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Source : Bloomberg