La grande question Bombardier: à quand la rentabilité du CSeries?

Publié le 30/07/2015 à 17:45

La grande question Bombardier: à quand la rentabilité du CSeries?

Publié le 30/07/2015 à 17:45

Les résultats trimestriels et la conférence téléphonique de Bombardier étaient grandement attendus par la communauté financière, jeudi. Qu'en retenir, et qu'est-ce à dire pour la valeur du titre?

C'est confirmé, les avions d'affaires Global 7000 et 8000 ne seront pas mis en service selon l'échéancier prévu. Le 7000 devait entrer en service en 2016, ce sera plutôt en 2018. Certains se demandaient si on ne cherchait pas à ralentir son développement parce que les liquidités étaient trop serrées: ça ne semble pas le cas. La direction parle plutôt de retards dans l'avancement du projet.

Comme il ne s'agit pas d'un ralentissement pour préserver les liquidités, le report veut aussi dire que le programme de développement coûtera plus cher et demandera plus de liquidités.

La situation des liquidités

La question a de nouveau soulevé un certain nombre d'interrogations au cours de l'appel. C'est que Bombardier a brûlé significativement plus d'argent que ce qui était anticipé par la plupart des analystes pour le trimestre. La société a consommé 808 M$ US, alors que, à titre comparatif, BMO Marchés des capitaux attendait une consommation de 358 M$ US et Financière Banque Nationale de 649 M$.

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La direction explique la recrudescence par un nombre de commandes d'avions d'affaires plus faibles, ce qui fait qu'elle a reçu moins d'avances de clients. Elle a aussi parlé d'un taux d'imposition plus élevé.

Inquiétant?

Certainement pas rassurant.

On verra un peu mieux dans trois mois. Les dirigeants soulignent que la demande pour les avions d'affaires est plus intéressante pour le trimestre en cours, ce qui laisse entendre que les choses pourraient se replacer.

À sa dernière conférence téléphonique avant sa retraite, le chef de la direction financière, Pierre Alary, a aussi présenté les choses de manière rassurante.

Bombardier a actuellement 3,1 G$ US de liquidités et a pour objectif de les maintenir à 3 G$ pour la fin de l'exercice 2015. C'est le niveau de confort qu'elle a toujours dit rechercher lorsqu'elle avait des investissements de 2 G$ par année (CSeries, Global, etc.). Comme le développement du CSeries sera terminé en 2016, les investissements devraient nettement baisser.

Certains diront qu'il a fallu que de l'argent soit remis dans le pot pour que les liquidités soient aujourd'hui à 3,1 G$ US. Mais bon, le portrait reste meilleur qu'auparavant. La question des liquidités restera dans les esprits dans les prochains mois, mais ne sera vraisemblablement pas à l'avant plan.

La grande question: quand le CSeries sera-t-il rentable?

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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