Jusqu'où doit aller l'État avec le Plan Nord

Publié le 30/01/2012 à 17:58, mis à jour le 03/02/2012 à 13:26

Jusqu'où doit aller l'État avec le Plan Nord

Publié le 30/01/2012 à 17:58, mis à jour le 03/02/2012 à 13:26

BLOGUE. Intéressant colloque que celui de Humaniterre, présenté lundi aux HEC. Probablement le meilleur des événements sur le sujet auxquels on ait assisté dernièrement.

Jusqu'où doit aller l'État? Voici quelques une des questions abordées et ce qu'on en pense.

Le Québec a-t-il vraiment besoin d'un Plan Nord pour développer son potentiel minier?

Au mois de mai, lorsque le projet a été lancé, le Nord comptait 11 projets miniers. Il en compte aujourd'hui une vingtaine.

Non, il ne s'agit pas de dire que le Plan est responsable de la venue de ces nouveaux projets. Le délai est trop court. Ils seraient tous venus quand même.

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Le nerf de la guerre dans l'industrie minière, comme dans toute autre, réside cependant dans le financement. Les capitaux cherchent les régions "hot". De voir Québec débloquer 500 M$ sur cinq ans pour des investissements, construire et améliorer des routes, est certainement indicateur d'un potentiel auquel on croit et susceptible d'amener plus de capitaux ici.

Le Québec minier n'a pas besoin du Plan Nord pour se développer, mais le plan permettra de pousser plus loin son développement.

Québec est-il trop généreux avec ses infrastructures?

Le fameux débat amplifié par Jacques Parizeau sur la construction des routes et la fourniture de l'électricité.

C'est un peu tôt pour dire.

Hydro-Québec a consenti de l'énergie au tarif L à ArcelorMittal pour son projet d'expansion du Mont-Wright et d'agrandissement d'usine de bouletage. Cet investissement est fort discutable et on voit mal comment il pourra être répété dans l'avenir. On vend actuellement la nouvelle électricité à moins cher qu'elle ne nous coûte à produire. C'est mal parti de ce côté.

Sur les investissements routiers cependant, c'est mieux. La construction de la route 167, qui mènera aux Monts Otish, coûtera par exemple 280 M$. Stornoway s'est engagée à rembourser 40 M$. Trois autres projets sont dans le secteur à qui l'on demandera plus cher (lors de l'octroi des permis). Ce n'est pas loin de 200 M$ éventuels d'apports privés. La route ouvre le territoire et il y a en plus des retombées économiques à l'autre bout, ce que l'on n'a pas nécessairement avec toutes les routes du Québec.

On verra la suite.

Québec devrait-il demander plus en redevances minières?

On pensait que le débat était clos avec l'adoption du nouveau régime de redevances. Mais, à l'évidence, pour plusieurs, le Québec ne demande pas encore assez.

La province est actuellement l'une des juridictions qui demande le plus au Canada. Difficile d'avoir un régime minier qui demande plus que les autres, alors que l'on appelle l'industrie dans des territoires aux teneurs inconnues et aux coûts assurément plus élevés.

Laissons l'industrie s'installer et une masse critique se bâtir. Il sera toujours temps d'augmenter les droits miniers plus tard.

Québec doit-il investir plus dans les projets miniers?

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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