Jouer à la baisse Facebook, Netflix et cie ?


Édition du 27 Août 2015

Jouer à la baisse Facebook, Netflix et cie ?


Édition du 27 Août 2015

Nous vous présentions la semaine dernière une liste de 32 titres considérés par l'équipe de stratèges de Barclays Capital comme d'intéressants candidats pour une vente à découvert. Difficile d'avoir meilleur synchronisme. Entre la date de publication et lundi, les Bourses ont chuté de 8 %.

Deux questions se posent donc :

1) Où s'en va le marché ?

2) Est-il toujours intéressant de jouer certains de ses acteurs à la baisse ?

Où va-t-on ?

La force et la rapidité de la chute nous ont grandement étonné. La Chine est en difficulté, mais ce n'est pas nouveau. Parce qu'il y a plus de mouvements d'humeur que de nouvelles données, les prochaines semaines risquent d'être plus volatiles qu'à l'habitude.

On notera qu'à la suite de la dernière baisse, le S&P 500 se négocie à un peu plus de 16 fois le bénéfice prévu en 2015, que l'on voit avancer de 5 % par rapport à 2014. C'est peut-être encore un peu cher, mais la Réserve fédérale américaine parlait encore la semaine dernière d'une possible hausse des taux, étant donné une situation économique qui n'est pas extraordinaire, mais qui prend du tonus. La moyenne historique est de 15 à 16 fois les bénéfices, sur des progressions de bénéfices qui s'approchent de celle de cette année.

Les indices ne reculeront peut-être plus, mais on ne serait certainement pas disposé, à ce moment-ci, à vendre le S&P 500 à découvert.

Ce qui nous amène à la deuxième question.

Est-il toujours intéressant de jouer certains acteurs à la baisse ?

Avant de jeter un coup d'oeil plus actuel aux titres les plus connus qui constituaient la liste, un petit mot.

Notre hésitation constante à recourir à la vente à découvert vient d'une expérience personnelle survenue il y a plusieurs années, au lendemain d'un voyage à Omaha pour entendre Warren Buffett. Ce dernier avait dit : dans les années à venir, le bénéfice de Coca-Cola continuera de croître et de la valeur sera créée.

Coup de fil au courtier : achat !

Malheur. Les bénéfices de Coke allaient année après année effectivement continuer de croître, mais, au même moment, les multiples allaient commencer à fondre. Ils sont passés de quelque chose comme de 35-40 fois le bénéfice à 20 fois (aujourd'hui). Il y a eu création de valeur, mais rien de remarquable.

L'expérience allait nous apprendre qu'il valait mieux améliorer notre écoute de Buffett et utiliser les bons filtres d'analyse, particulièrement lorsqu'il parlait d'une société de laquelle il était actionnaire et administrateur. Comme il l'avait prévu, les bénéfices ont grimpé et il s'est créé de la valeur au fil du temps. Mais il n'avait jamais dit d'acheter Coke !

Aurait-on dû vendre à découvert, dans ce cas ? La difficulté, c'est qu'un titre peut rester longtemps surévalué et simplement faire du surplace, au fur et à mesure que sa surévaluation descend. Les bénéfices grimpent et les multiples fondent. Il y a eu quelques creux, mais peu nombreux et pas très significatifs.

Voyons, en rafale, les titres plus connus.

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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