François Pouliot: TMX, cette femme décidera de l'avenir de Montréal

Publié le 30/06/2011 à 09:02, mis à jour le 30/06/2011 à 09:02

François Pouliot: TMX, cette femme décidera de l'avenir de Montréal

Publié le 30/06/2011 à 09:02, mis à jour le 30/06/2011 à 09:02

Melanie L. Aitken, la commissaire du Bureau de la concurrence

La Bourse de Londres n'obtient finalement pas les suffrages nécessaires pour procéder à l'acquisition de celles de Toronto et Montréal. Assurément dans le sac pour Maple? On ne parierait pas la maison là-dessus.

C'est une importante victoire qu'a remporté mercredi le groupe Maple. Et ce même si des agences comme ISS et Glass Lewis avaient recommandé de favoriser Londres.

Dans le sac pour Maple?

Humm, on ne miserait pas trop gros là-dessus. Quelque chose nous dit que Londres n'espère effectuer qu'une retraite temporaire, alors qu'entre maintenant en scène les véritables décideurs de l'affaire: le Bureau de la concurrence et sa commissaire, Melanie L. Aitken.

C'est une chose pour Maple de faire une offre plus importante que sa concurrente, il faut cependant ensuite qu'elle soit capable de satisfaire les pourvoyeurs de fonds (les 13 institutions canadiennes) en leur procurant du rendement. Des projections de rentabilité leur ont sûrement été livrées, il reste à voir si le Bureau donnera un feu vert à leur atteinte.

On a beau tourner le projet dans tous les sens, il ressort que la majeure partie de la création de valeur promise repose sur deux axes:

1-la fusion du concurrent Alpha avec la Bourse de Toronto pour recréer un joueur ultra dominant sur le marché des actions canadiennes;

2- la fusion de CDS, la chambre de compensation pour les actions et obligations (détenue par les banques) avec la chambre de compensation de la Bourse de Montréal pour y créer une super chambre de produits traditionnels (actions, obligations) et dérivés.

Dans chaque cas, la création de valeur proviendra dans un premier temps des économies de coûts qui pourront être faîtes en n'opérant qu'une entité plutôt que deux (un seul système informatique plutôt que deux, des employés de moins, etc.).

Dans un deuxième temps (et encore une fois dans les deux cas), la création de valeur devrait cependant aussi provenir de hausses de prix plus faciles à implanter en raison des positions dominantes.

La situation

C'est de ce deuxième axe que provient le problème. Si le Bureau de la concurrence trouve que la situation est trop propice à l'abus sur les prix et n'autorise pas l'une ou l'autre des fusions, le projet est mort.

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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