C'est évidemment une question fort débattue, à laquelle les adhérents à l'école du capitalisme ne fournissent pas la même réponse que ceux de l'école du communisme.
Nous sommes dans un système capitaliste, en conséquence, il ne devrait pas y avoir trop d'opposition dans la salle pour dire que l'intérêt de ceux qui mettent le capital doit être prépondérant sur tous les autres.
Deux exemples récents soulèvent néanmoins des interrogations sur l'étendue de la prépondérance des droits de ceux qui mettent le capital. Dit autrement, à quel moment entre-t-on dans une situation de capitalisme sauvage?
L'affaire Shell
Shell ferme sa raffinerie pour la convertir en terminal. L'intérêt des actionnaires est ici nettement en opposition à celui des salariés.
Ce n'est pas une mauvaise idée pour Shell de transformer sa raffinerie en terminal. D'importants investissements sont actuellement nécessaires et l'avenir n'apparaît pas très rose même avec ceux-ci. L'arrivée des véhicules hybrides fera significativement descendre la demande en essence dans les prochaines années, et des raffineries devront fermer. Il est beaucoup moins risquer d'acheter de l'essence au marché et de la revendre en se prenant une cote.
Quand même, la compagnie semble avoir tenté une conciliation d'intérêts.
Si on comprend bien sa position, il aurait fallu que quelqu'un lui offre 1 G$ pour sa raffinerie pour obtenir une compensation équivalente à ce que représentera à long terme son investissement dans un terminal. Ce qui n'est malheureusement jamais venu.
Bien qu'on ne soit pas très impressionné par la clarté des explications de Shell, on se garderait de conclure trop rapidement à un capitalisme sauvage.
Le conflit au Journal de Montréal