Et pour Quebecor?
En conférence, M. Péladeau semblait trouver que la négociation avait été exigeante.
À première vue, la Ville semble effectivement être la grande gagnante. Si BCE et evenko n'ont pas suivi l'enchère, on peut penser qu'ils trouvaient que les conditions demandées ne leur permettaient plus d'obtenir un juste équilibre risque/rendement.
Cela dit, le plan de match n'est pas nécessairement le même. Et il y a toutes sortes de façon de regarder la situation.
Pour l'heure, l'entente engage Quebecor pour 33 M$, plus un loyer de 2,5 M$ par année (sur les 5 première années) et le risque de pertes quant à la gestion de l'amphithéâtre.
Ernst & Young prévoyait un surplus de 1 M$ sur l'exploitation d'un amphithéâtre avec ou sans équipe. Soyons un peu plus conservateur et parlons d'une situation de "break even" (après tout, il faut notamment enlever les revenus liés au nom).
Dans cette situation, en excluant le 33 M$, Quebecor se retrouve annuellement dans le rouge pour 2,5 M$ (le coût de son loyer).
Vous croyez qu'on est trop généreux que le Colisée sera déficitaire de 2,5 M$. Ca change peu pour Quebecor. Elle n'a plus alors à payer que la moitié de son loyer et il lui en coûte au final 3,75 M$.
Le déficit de la bâtisse ne devrait pas être de plus de 2,5 M$. Le budget d'exploitation de l'amphithéâtre prévu par Ernst & Young est en effet de 8 M$. Il faudrait vraiment être piètre gestionnaire pour perdre plus que cela (on ne parle pas ici des activités à titre de producteur, mais de gestionnaire).
Retenons donc que dans le pire des scénarios, cette entente engage Quebecor dans une dépense de 33 M$ immédiatement, plus 2,5 M$ chaque année.
Des gros sous, dîtes vous?
On n'est pas spécialiste de la vente du nom, mais les premiers échos de spécialistes, donnent à croire que le prix payé pour le nom est dans la moyenne de ce qui se fait ailleurs (voir La Presse de ce matin). Bien qu'ailleurs le rayonnement s'effectue sur des marchés plus importants, les commanditaires ne bénéficient pas d'un droit de vie ou de mort sur tous les événements qui y seront produits.
À première vue, l'entente n'apparait donc pas mauvaise non plus pour Quebecor.
Ce sont cependant ses autres ententes, à titre de producteur et diffuseur, qui détermineront si elle fait vraiment une bonne affaire avec le nouveau Colisée.