François Pouliot: Que peut bien entrevoir Jean Coutu?

Publié le 16/11/2010 à 09:39, mis à jour le 16/11/2010 à 10:45

François Pouliot: Que peut bien entrevoir Jean Coutu?

Publié le 16/11/2010 à 09:39, mis à jour le 16/11/2010 à 10:45

En fait, on s'est plutôt demandé si monsieur Coutu ne doutait pas de la viabilité de Rite Aid et ne voyait pas Jean Coutu éventuellement racheter une partie du réseau (les anciennes Brooks?) dans des circonstances où les devoirs de loyauté n'auraient plus d'application.

Bilan chancelant chez Rite Aid

Il faut en effet savoir que les affaires ne vont toujours pas très bien chez Rite Aid.

Au dernier trimestre, la société américaine rapporte un bénéfice avant intérêts de 12 M$ US. Plutôt faible quand on sait que les charges d'intérêts trimestrielles s'élèvent à 140 M$ US…

 La compagnie a encore du temps devant elle. À la faveur d'un marché obligataire exceptionnellement favorable aux entreprises, elle a réussi, il y a quelque temps, à refinancer une bonne partie de sa dette. Si bien que la prochaine échéance importante n'est qu'en septembre 2012.

Mais un certain nombre d'analystes doutent qu'à cette date le troisième pharmacien aux États-Unis puisse passer à travers, ou compte à tout le moins autant d'établissements qu'aujourd'hui.

Morningstar estime en outre qu'avec des dépenses en capital de 250 M$ par année, Rite Aid continue de sous-investir dans ses établissements. Il faudrait au moins 100 M$ de plus juste pour prévenir leur détérioration.

Au même moment, la concurrence devient de plus en plus féroce, alors que Walmart vient d'introduire une prescription générique à 4$ US et que Walgreen et CVS y vont de prescriptions à 90 jours.

En fait, la maison évalue à 75% les probabilités que Rite Aid ne parvienne pas à générer suffisamment de flux de trésorerie pour repayer sa dette, et qu'il ne reste plus d'argent pour les actionnaires.

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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