François Pouliot: Que peut bien entrevoir Jean Coutu?

Publié le 16/11/2010 à 09:39, mis à jour le 16/11/2010 à 10:45

François Pouliot: Que peut bien entrevoir Jean Coutu?

Publié le 16/11/2010 à 09:39, mis à jour le 16/11/2010 à 10:45

Photo : LesAffaires.com

(Analyse) - Jeté un œil à l’autobiographie de Jean Coutu? Toujours aussi sûr que l'aventure américaine est terminée?

L'ouvrage est intéressant. Un incontournable.

Petite confession, on a commencé par la fin! Bien pressé d'aller sur l'acquisition d'Eckerd et la grande aventure américaine. Pour voir un peu comment tout ça avait pu se jouer en coulisses.

Sur ce pan d'histoire, ceux qui ont suivi la saga américaine de Jean Coutu dans les journaux n'apprendront malheureusement pas beaucoup plus que ce qu'ils savaient déjà. Un financement qui prit du temps à être mis en place, des employés américains qui se mirent à craindre l'incertitude et passèrent à la concurrence. Un siège social en Floride que l’on tenta de consolider trop rapidement au Rhode Island. Peu d'employés talentueux qui acceptèrent de déménager. Les ressources humaines nécessaires à une fusion harmonieuse entre Brooks et Eckerd manquèrent. L'intégration et les mesures de restructuration ratèrent.

L'élément étonnant

Peu de neuf donc, sauf…

À la fin du chapitre se trouve un élément assez surprenant. Alors qu'à peu près tout le monde pensait que l'aventure US était terminée, Jean Coutu n'apparaît pas du tout de cet avis. Il parle plutôt "d'un rendez-vous reporté". Et il conclut: " Nous avons beaucoup appris de cette expérience et nous comptons bien demeurer vigilants afin qu'elle nous serve tout à la fois de tremplin et de balise lorsque de prochaines possibilités d'expansion en sol américain se présenteront à nous."

Qu'est-ce à dire?

À la suite de la vente de Eckerd, Jean Coutu détient toujours un intérêt de 28,4% dans Rite Aid aux États-Unis.

On voit mal comment l'entreprise pourrait faire un nouveau bond chez l'Oncle Sam sans se départir de cette participation. Elle peut en effet difficilement aller acheter un autre joueur sans concurrencer son propre investissement. Coutu a quatre administrateurs au conseil de Rite Aid et bénéficie de ce fait d'informations stratégiques qui poseraient quelques difficultés au plan du devoir de loyauté et des règles de gouvernance.

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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