François Pouliot: Potash; protègera-t-on BCE, Air Canada et Quebecor?

Publié le 05/11/2010 à 09:20, mis à jour le 05/11/2010 à 11:00

François Pouliot: Potash; protègera-t-on BCE, Air Canada et Quebecor?

Publié le 05/11/2010 à 09:20, mis à jour le 05/11/2010 à 11:00

Il est gagnant pour le Canada, disent-ils, de laisser aux étrangers la possibilité de prendre le contrôle de nos entreprises afin que les nôtres puissent continuer de grandir en faisant de même à l'étranger.

Pareil argument ne fait que fausser la discussion. Il ne s'agit pas en fait d'empêcher les étrangers d'acheter nos entreprises, mais simplement nos fleurons. Une société de 32 millions d'habitants a en effet beaucoup plus à perdre au jeu du capitalisme sans contrainte qu'une société de 300 millions d'habitants. La grosse société peut finir par vider les plus importants sièges sociaux de sa voisine et s'emparer d'une grande partie de ses avancées intellectuelles et technologiques; l'autre ne le pourra jamais. Son profil socio-économique est beaucoup moins menacé.

Que feront les Conservateurs avec les télécom et le transport?

C'est désormais la plus intéressante des questions. Car elle permettra de savoir assez rapidement si le gouvernement entend réellement rompre avec les désavantages du "free market capitalism" à tout crin et donner une interprétation plus large à la clause de protection nationale.

Depuis quelques mois l'on parle de permettre aux étrangers de prendre le contrôle d'entreprises dans le secteur des télécommunications, de la radiodiffusion et du transport aérien.

Il y a d'importants sièges sociaux dans ces secteurs: BCE, Rogers, Telus, Quebecor, Air Canada er Westjet, etc.

Des actifs que l'on pourrait mettre à risque d'affaiblissement sous prétexte qu'il faut accroître leurs capacités de financement. Or, à ce jour, il n'y a pas vraiment eu de difficultés de financement sur le marché intérieur.

Pourquoi mettre à risque ces sociétés, alors que le statu quo permet déjà de les protéger sans remous extérieurs?

Bien hâte d'entendre la réponse du gouvernement.

 

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

Blogues similaires

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.

Shopify: prochaine victime de la malédiction boursière canadienne?

BLOGUE INVITE. Shopify est-elle différente des Nortel, Research in Motion, Valeant, Barrick Gold et autres?