François Pouliot: Faut-il tabler sur la faim du monde?

Publié le 08/05/2011 à 19:11, mis à jour le 08/05/2011 à 19:13

François Pouliot: Faut-il tabler sur la faim du monde?

Publié le 08/05/2011 à 19:11, mis à jour le 08/05/2011 à 19:13

Pourquoi il pourrait y avoir de l'appétit pour l'agriculture

Une série de facteurs semblent converger vers une constante progression de la demande et des prix plus élevés.

Les Nations Unies prévoient que la population mondiale devrait atteindre environ 9,2 milliards de personnes en 2050, soit 2,3 milliards de bouches de plus à nourrir.

Près de 95 % de celles-ci proviendront des pays émergents. Or, en plus de croître en nombre, ces régions devraient aussi voir le régime alimentaire de leurs populations évoluer, car la création de valeur et la croissance économique feront en effet grossir la classe moyenne. Conséquence ? Il se consommera plus de protéines (viandes, lait, oeufs et produits laitiers), ce qui forcera l'agriculture à produire toujours plus.

La Banque mondiale prévoit que la consommation de viande devrait croître de 22,8 % entre 2009 et 2019 sur la planète (257 453 kilos tonnes à 316 022 kt). Un petit pas en apparence pour l'industrie, mais qui en exigera un beaucoup plus grand pour l'industrie céréalière. Les règles empiriques sont les suivantes : il faut 2 kg de grain pour produire 1 kg de volaille, 4 kg pour le porc et 8 kg pour le boeuf.

Tant et si bien que l'ONU prévoit que pour répondre à la croissance démographique et aux nouvelles habitudes alimentaires, la production agricole devra augmenter de 75 % d'ici 2050.

Un défi qui ne semble pas si compliqué sur une période de 40 ans, mais qui pourrait bien l'être plus qu'il n'y paraît. Le calcul ne tient en effet pas compte de l'utilisation du végétal comme combustible. Pas plus que des changements climatiques qui semblent générer davantage de catastrophes naturelles susceptibles de détruire les récoltes (la Russie et le Canada en ont connu en 2010 et le prix du blé a flambé).

Se présente aussi la question de la disponibilité des terres arables. Même si leur nombre a augmenté de 12 % depuis les années 1960, la population mondiale a doublé durant cette période. Avec pour conséquence que l'on est passé d'un ratio de 0,43 à 0,23 hectare par personnes. Il y a encore pas mal de terres cultivables, mais quand on tient compte de leur localisation (régimes politiques instables, absence d'infrastructures) ou de la déforestation, leur nombre diminue rapidement.

Sur qui miser ?

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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