François Pouliot: Corruption, pourquoi la commission devrait attendre

Publié le 01/12/2010 à 09:23, mis à jour le 01/12/2010 à 09:21

François Pouliot: Corruption, pourquoi la commission devrait attendre

Publié le 01/12/2010 à 09:23, mis à jour le 01/12/2010 à 09:21

Le gouvernement fait bien de réfléchir, afin de ne pas créer une nouvelle entité bureaucratique.

À première vue, ça semble cependant une excellente idée.

On peut même se demander si l'État ne devrait pas revoir une partie du rôle de la Commission de la construction du Québec pour amener aussi à la table les inspecteurs de chantier.

Toujours besoin d’une commission d’enquête?

Oui. Une telle commission permettrait au gouvernement d'obtenir des recommandations pour éventuellement bonifier ses interventions.

La Sûreté du Québec et la GRC sont déjà au travail avec l'escouade Marteau. Mais on ne sait malheureusement trop sur quoi elles travaillent. Une fois les enquêtes policières complétées, on pourrait aller plus loin en donnant par exemple mandat à une commission d’examiner les techniques de travail au noir, ou encore les questions d’oligopole. Le tout étant fonction du niveau de preuve que la police aura pu accumuler. En d’autres mots, là où la police n’aura pu aller ou récolter suffisamment de preuve pour des accusations criminelle, on pourrait tenter de suppléer avec la commission.

On dit « une fois les enquêtes policières complétées », car il s'agit de ne pas nuire à la police dans sa stratégie d'inculpation. Le gouvernement n’a peut-être pas tout à fait tort lorsqu’il dit qu’une commission d'enquête permettrait à certains individus de s'en sortir en invoquant après coup (lors d'une accusation criminelle) l'immunité dont bénéficiait leur témoignage.

Laissons donc encore passer quelques mois. Si rien ne bouge, Québec n'aura alors vraiment plus de munitions pour ne pas aller de l’avant.

Rappelons que le coût de l'exercice n'apparaît pas ici d'une extrême pertinence. Le programme d'infrastructures en cours au Québec est de 40 G$. On est assez confiant qu'une commission d'enquête s'autofinancerait juste de par les impôts qui seraient récupérés et les coûts qu'elle permettrait ensuite d'épargner.

 

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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