Élections: quel parti propose le meilleur programme économique?


Édition du 29 Mars 2014

Élections: quel parti propose le meilleur programme économique?


Édition du 29 Mars 2014

Les politiques économiques et les cadres budgétaires

Il est difficile de traiter indépendamment la politique économique et le cadre budgétaire.

Réglons tout de suite le cas de Québec solidaire. La formation a une ou deux idées qui méritent d'être explorées (les économies que pourrait générer Pharma-Québec). Mais beaucoup d'autres propositions dépassent la capacité financière de la province.

Le PLQ a des initiatives économiques qui porteront assurément leurs fruits (crédits à la rénovation, augmentation des investissements en infrastructures, politique maritime, relance du Plan Nord). La difficulté est que ces initiatives font monter la dette au-dessus des cibles prévues jusqu'en 2018. On atteint la cible en 2018, avec plus d'infrastructures construites ou rajeunies, mais il faut pour cela une croissance économique fort optimiste. Le budget prévoit des revenus autonomes en hausse de 3,9 %, 3,5 % et 3,3 % à compter de 2016, tandis que le cadre libéral a besoin de hausses de 4,4 %, 4,3 % et 4,3 %. Le cadre est risqué, car si la croissance escomptée par les libéraux n'est pas au rendez-vous, on creuse notre dette.

La CAQ a, pendant ce temps, son projet Saint-Laurent qui vise la création d'une Silicon Valley et propose une grande révision du financement de la recherche et de l'innovation. Prudente, elle n'intègre pas de revenus supplémentaires au cadre issu de cette politique. Elle promet en revanche 1 000 $ de retour aux familles. La mesure est controversée en ce qu'elle repose en bonne partie sur l'élimination de postes dont la création était attendue dans les prochaines années. Or, le PQ soutient que la création de ces postes n'est pas prévue au budget. Le retour de 1 000 $ semble difficilement réalisable, mais le cadre financier fait porter moins de risques aux finances publiques.

Le PQ, de son côté, s'appuie sur une politique économique qui, tout comme celle de la CAQ, pourrait prendre plus de temps à porter ses fruits que celle du PLQ. . Avec le temps, toutefois, cette politique pourrait être la bougie d'allumage d'une industrie d'avenir, celle de l'électricité. Son cadre financier est jugé ambitieux par le vérificateur général en ce qui a trait aux dépenses. Il est probablement toutefois le moins risqué, en ce qu'il n'engage pas de nouvelles dépenses ni ne renonce à des recettes.

Verdict?

Au final, qui offre la meilleure plateforme ? À l'exception de celle de QS, toutes se valent. Dans un contexte où la dette du Québec n'est toujours pas maîtrisée, on pencherait vers la prudence, et la plus prudente est celle du PQ.

Évidemment, préférer une plateforme n'est pas une indication de vote.

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À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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