Duchesneau: oublions la prison, sortons les de business

Publié le 28/09/2011 à 09:14, mis à jour le 28/09/2011 à 09:15

Duchesneau: oublions la prison, sortons les de business

Publié le 28/09/2011 à 09:14, mis à jour le 28/09/2011 à 09:15

 

Notre interprétation de la comparution de Jacques Duchesneau devant les parlementaires? Il croit que les enquêtes criminelles seront longues et n'est pas convaincu que l'on pourra envoyer beaucoup de tricheurs et d'escrocs en prison. Mieux vaut agir sur un autre tableau tout de suite et tenter de les sortir de business.

Monsieur Duchesneau a témoigné pendant plusieurs heures mardi devant les parlementaires.

Il a été possible d'en apprendre davantage sur le fonctionnement de la commission d'enquête qu'il suggère pour mettre de l'ordre dans le secteur de la construction. D'importants flous demeurent cependant.

Là où c'est plus clair qu'avant

Le patron de l'unité anticollusion a d'abord parlé d'une commission qui, dans un premier temps, entendrait à huis clos des témoins. Dans une seconde phase, publique cette fois, elle entendrait des professeurs, juristes, des juriscomptables et des ingénieurs qui viendraient témoigner et expliquer la situation.

Interrogé par les parlementaires, il s'est fait un plus précis, évoquant l'exemple australien (qu'il ne nous a pas encore été possible d'étudier).

Si l'on comprend bien, le huis clos permettrait de s'assurer que les langues se délient. Il permettrait cependant aussi aux individus interrogés de faire valoir leurs explications. Si celles-ci sont fondées, des réputations seraient préservées. Si l'histoire est difficile à suivre et des stratagèmes sont soupçonnés, le dossier serait alors déféré à une étape publique. Les individus seraient alors assignés et contre-interrogés de façon serrée avec possibilité de forcer la production de documents.

Jacques Duchesneau recommande de procéder tout de suite avec une commission d'enquête plutôt que d'attendre les conclusions des enquêtes criminelles. Cela permettrait en outre d'éviter que les situations actuelles ne se poursuivent. Les pommes de discorde entre le gouvernement et l'industrie qui surviendraient prochainement (sur un horizon de temps qui n'a pas été précisé) pourraient même être amenées directement au huis clos. C'est ce que monsieur Duchesneau a appelé "fermer les valves du robinet".

Là où ce n'est toujours pas clair

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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