Diamants: vers une nouvelle fièvre?

Offert par Les Affaires


Édition du 02 Août 2014

Diamants: vers une nouvelle fièvre?

Offert par Les Affaires


Édition du 02 Août 2014

Photo; Shutterstock

Le Québec aura bientôt sa première mine de diamants. Serait-on sur le point de vivre une nouvelle fièvre?

La récente annonce d'un financement de près d'un milliard de dollars pour la construction de la mine Stornoway, a fait germer la question dans notre esprit. Et nous a rappelé d'intéressants souvenirs.

Le 17 décembre 2001, le tandem Ashton Mining/Soquem (Ashton est aujourd'hui Stornoway) publiait un communiqué de presse faisant état de teneurs diamantifères obtenues à 300 km au nord de Chibougamau, dans la région des monts Otish.

Pendant quelques jours, rien, ou à peu près.

Puis, le mot allait se répandre, et la fièvre faire ses premières avancées. «Les teneurs sont plus qu'intéressantes, elles sont aussi bonnes que celles qui ont donné naissance à la mine Ekati, dans les Territoires du Nord-Ouest», disait-on.

Ekati, c'était gros. Le premier gisement de diamants du Canada et l'un des plus importants du monde.

Dans les semaines suivantes, le Québec allait connaître une véritable ruée vers le diamant. En quelques mois, 45 000 demandes de titres miniers (claims) furent déposées au gouvernement. Du jamais vu.

Plusieurs titres de juniors détenant des propriétés diamantifères explosèrent. Comme toutes ses aïeules, la frénésie finit néanmoins par rencontrer son ennemi juré : le temps.

Malgré des teneurs intéressantes, il fallut plusieurs années pour confirmer le potentiel diamantifère des monts Otish (qualité récurrente des diamants, tonnage suffisant, etc). De même qu'aplanir nombre d'embûches (route d'accès, approvisionnement en énergie, etc.). Il fallut aussi traverser une crise économique qui mit l'industrie en situation de surcapacité.

Tous les titres dégonflèrent, et nombre revinrent bien en-dessous du prix d'origine.

Depuis quelques mois, un certain optimisme semble cependant renaître. La mine de Stornoway devrait entrer en exploitation. Grâce à un effort de financement du gouvernement, mais grâce aussi au fait que le marché du diamant envoie maintenant des signaux assez importants.

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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