Coup de Jarnac avec Stornoway: le Plan Nord d'Hydro vacille

Publié le 04/07/2012 à 18:56, mis à jour le 05/07/2012 à 06:45

Coup de Jarnac avec Stornoway: le Plan Nord d'Hydro vacille

Publié le 04/07/2012 à 18:56, mis à jour le 05/07/2012 à 06:45

Où est le marché pour les nouveaux barrages?

Évidemment, si on est écologiste, on sera assez préoccupé par les chiffres qui précèdent.

Le cas Stornoway vient nettement mettre en relief un risque jusqu'ici inattendu: celui qu'il soit plus avantageux pour beaucoup de minières du Plan Nord de fonctionner au diesel plutôt qu'à l'électricité. Même en vendant à la moitié du cost des nouveaux barrages, on ne convainc en effet pas Stornoway de passer à l'électricité. Ce n'est pas très bon côté CO2.

C'est encore plus préoccupant cependant pour ceux qui rêvent de voir le Québec se lancer dans la construction de nombreux grands barrages.

Le Québec est actuellement en important surplus d'électricité.

Lors de notre entretien, monsieur Vandal avait indiqué que l'électricité québécoise se développerait en phase avec les besoins du Québec. Ce développement, dans son esprit, allait se faire en bonne partie en fonction des besoins miniers de la province.

Or, si les minières ne veulent pas de l'électricité en raison de son coût et de celui des infrastructures de transport, pourquoi construirait-on d'autres barrages?

D'autant que le PDG d'Hydro confiait être en mesure de répondre à tous les projets miniers actuels (qui s'étendront sur plusieurs années) à partir des barrages déjà existants.

Quel impact financier pour le Plan Nord?

C'est une question qui n'est pas facile à répondre parce qu'on a toujours eu de la difficulté à comprendre les chiffres du gouvernement.

Officiellement, Québec prévoit des investissements en énergie de 47 G$ dans les 25 prochaines années, c'est 60% des investissements prévus au Plan Nord. Sont dans le compte, les 3 500 MW de nouveaux barrages annoncés lors du dévoilement du Plan.

Mais il semble aussi se trouver dans le compte d'autres projets déjà prévus dans le plan Stratégique 2006-2015 (4 500 MW) et peut-être actuellement en cours de réalisation.

Quoiqu'il en soit, on peut probablement s'avancer et dire que la moitié du projet énergétique de 47 G$ apparaît aujourd'hui à haut risque de non matérialisation, et peut-être même plus.

Un échec certain?

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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