Construction: comment il faut attaquer le monstre

Publié le 21/09/2011 à 09:14, mis à jour le 23/09/2011 à 13:43

Construction: comment il faut attaquer le monstre

Publié le 21/09/2011 à 09:14, mis à jour le 23/09/2011 à 13:43

 

LA MISSION D'UNE COMMISSION EST MAL COMPRISE

Il est courant d'entendre dans notre entourage qu'une commission permettrait de faire le ménage et d'envoyer les filous en prison. Rien n'est moins sûr.

On peut instaurer chacune des trois commissions, mais les acteurs qui seront cités devant celles-ci seront ceux qui sont déjà sous enquête (on ne peut assigner ce qui est inconnu…). Peut-être par effet de réverbération dans les témoignages parviendrait-on à coincer quelques autres truands. Mais ce n'est pas la mission des commissions d'enquête. Autrement, on en tiendrait sur le trafic de drogue, la contrebande, et toutes les infractions de nature organisée prévues au code criminel et aux lois pénales.

Le but d'une commission d'enquête n'est pas d'attraper tout le monde, mais plutôt de faire la lumière sur une situation et de recommander des mesures qui éviteront qu'elle se poursuive ou se répète.

Or, le rapport Duchesneau fait déjà une bonne partie du travail dans ses recommandations. Et ce rapport n'est que le premier d'autres à venir.

Lorsque des individus sont rencontrés sous l'anonymat, il y a plus de chances de voir les langues se délier et les systèmes être mieux compris et enrayés. Les enquêtes policières peuvent en outre cheminer sans que les suspects en soient informés et ne se mettent à l'abri. Le ministre Moreau n'a pas tort lorsqu'il dit que la fuite du rapport nuira aux enquêtes. On aurait pu le faire couler plus tard si ses recommandations n'avaient pas été suivies.

Il y a moyen d'attaquer le monstre à moindre coût et de façon plus efficace en laissant l'unité anticollusion poursuivre son travail sans interférence. C'est moins spectaculaire qu'une commission, mais socialement plus… constructif.

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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