Comment la pensée PKiste fera-t-elle l'indépendance?

Publié le 10/03/2014 à 18:14

Comment la pensée PKiste fera-t-elle l'indépendance?

Publié le 10/03/2014 à 18:14

Photo: Bloomberg

Ce qu'on pense personnellement de l'arrivée de Pierre Karl Péladeau au Parti québécois? Une nouvelle école de pensée vient de faire son apparition, le PKisme. Plusieurs questions l'entourent, dont celle-ci, en principale: le Québec peut-il faire l'indépendance en maintenant l'ensemble de ses programmes sociaux?

C'est avec un assez grand étonnement que l'on a vu monsieur Péladeau faire le saut en politique. Il était jusqu'à maintenant apparent qu'il entendait faire avancer ses idées sociales et économiques par l'entremise du quatrième pouvoir. Les projecteurs, il n'aimait guère. Et il pouvait diriger le message. Mais voilà, il semble en être venu au constat que sans la maîtrise du pouvoir exécutif, il lui serait difficile de façonner le Québec à sa vision.

Quelle est-elle, exactement, cette vision?

Une question à laquelle beaucoup ont répondu, mais qui n'est toujours pas très claire dans notre esprit.

Sur certains aspects, elle est assurément plus à droite. Monsieur Péladeau n'a pas parlé en mal des syndicats lors de son annonce, et a même dit à l'émission radio matinale de Radio-Canada qu'ils ne prenaient pas trop de place. Il est cependant évident qu'il ne les porte pas dans son cœur. Et que la chasse qu'il leur mène ne manquera pas de se poursuivre au conseil des ministres si le PQ est reporté au pouvoir.

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Une parenthèse, avant de poursuivre, pour dire que cette chasse naturelle n'est pas une très bonne nouvelle pour le cadre financier de la CAQ. Pour que le cadre fonctionne, la CAQ a besoin de pouvoir faire des économies de près de 2,5 G$ sur l'effectif administratif de la fonction publique, EN SURPLUS des compressions plus ou moins connues annoncées par le PQ. Quelque chose nous dit que sous l'influence de monsieur Péladeau, ces compressions préliminaires du PQ ont de très fortes chances de survenir dans l'effectif. Avec pour conséquence que la CAQ perdra l'avenue qu'elle comptait utiliser pour ses réductions d'impôt, et qu'il lui faudra soit les oublier, soit compresser ailleurs. Fin de la parenthèse.

Revenons cependant au principal. Sur certains aspects, donc, le PQ devrait avoir tendance à tasser à droite si la pensée pékiste gagne en influence.

Mais jusqu'où? S'il serait étonnant de voir monsieur Péladeau se prononcer en faveur de la simple indexation des frais de scolarité, on l'a aussi vu parfois faire preuve de grands élans de générosité (important don à Haïti, important don au CHUQ, etc.). Ou encore soutenir madame Snyder dans l'épisode du paiement des frais pour la procréation assistée.

Au-delà d'une optimisation de la fonction publique, considère-t-il qu'il faut maintenir l'essentiel des engagements en santé, éducation, culture, loisirs et développement économique (crédits d'impôts aux entreprises, prêts et garanties d'Investissement Québec, centres locaux de développement, etc.)? Formulé autrement, la pensée pékiste veut-elle un pays avec la même présence de l'État? Ou un pays où l'État doit être moins présent au chapitre de l'aplanissement des inégalités sociales?

Le détail de sa pensée sociale n'est pas très clair dans notre esprit.

La grande question

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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