Caisse de dépôt: souhaitons que la performance baisse

Publié le 25/02/2015 à 17:09

Caisse de dépôt: souhaitons que la performance baisse

Publié le 25/02/2015 à 17:09

Le président et chef de la direction de la Caisse de dépôt, Michael Sabia. (Photo: Bloomberg)

C'est une bonne performance absolue et relative que vient encore une fois de livrer la Caisse de dépôt et placement. Souhaitons maintenant que la performance de l'institution diminue dans les années à venir. Oui, oui, diminue.

D'abord sur les derniers chiffres.

L'approche ne fait pas l'unanimité, mais on aime bien analyser la performance de l'institution sous deux angles.

Premier angle: la performance par rapport aux indices de référence

La Caisse présente ses rendements par rapport à des repères prédéterminés qu'elle souhaite évidemment battre à long terme.

En 2014, l'ensemble des portefeuilles de l'institution a livré un rendement de 12%. Sur quatre ans, le résultat est à 9,6% annuellement.

Sur les deux périodes, la Caisse fait mieux que son portefeuille de référence, qui affiche un rendement un an à 11,4%, et quatre ans à 9,3%.

C'est parfait.

Cette méthode d'évaluation de la performance est bonne, mais elle est remplie d'imperfections.

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Les indices comparatifs de la Caisse sont souvent imprécis. Ceux en infrastructures et en immobiliers ne sont pas toujours comparables avec ses stratégies d'investissement. En immobilier, par exemple, avant de se mettre à liquider la plupart de ses participations hôtelières, la Caisse était assez présente dans le secteur. L'indice, lui, n'avait aucune représentation du secteur. Dans les infrastructures, la Caisse a beaucoup d'investissements privés, mais les indices représentent surtout la performance de placements publics.

Ces deux repères ont, ces dernières années, nui à la performance relative de la Caisse. Inversement, on peut par contre se demander si l'indice de son nouveau portefeuille Actions Qualité mondiales, n'est pas trop peu exigeant et ne vient pas faire mieux paraître sa performance (rendement de 18,5% contre 11,6% pour l'indice).

Deuxième angle d'évaluation de la performance: le régime des rentes

C'est pour cette raison que l'on aime bien personnellement utiliser un autre test de performance: celui du régime des rentes. On met de côté tous les portefeuilles et indices et l'on regarde simplement sa performance par rapport à celle des autres caisses de retraite.

Idéalement, on devrait comparer cette performance sur quatre ans avec les grandes caisses de retraite comme Omers et Teachers. Malheureusement, souvent les exercices financiers de ces grands régimes courent sur des périodes différentes (31 mars ou autres dates). Souvent aussi la performance est livrée sur des horizons différents (cinq ans plutôt que quatre).

Si bien que l'on n'est jamais vraiment capable d'avoir une appréciation de performance précise par rapport aux pairs, du moins au moment des résultats.

Il reste la performance des caisses de retraite dans leur ensemble. RBC Services aux investisseurs rapporte que la performance médiane des caisses de retraite canadiennes sur quatre ans est à 9,3% (par année). Celle du régime des rentes est à 10,2%.

Évidemment, on ne parle pas du tout du même coffre à outils de placements. Il n'en reste pas moins que l'écart permet de voir que l'existence de la Caisse permet de bonifier significativement le rendement.

Test deux aussi réussit. D'où le constat de la bonne performance.

Pourquoi il est souhaitable que la performance diminue

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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