Budget: Mais d'où viendront donc les économies

Publié le 20/02/2014 à 16:21

Budget: Mais d'où viendront donc les économies

Publié le 20/02/2014 à 16:21


Où en sommes-nous?

Au même endroit où on en était lors de la mise à jour économique de l'automne. Il est difficile de dire si le gouvernement sera capable de diminuer suffisamment la croissance des dépenses pour atteindre les cibles.

Le gouvernement maintient en outre sa décision de rembourser les 4,25$ G$ de déficits qui seront générés en 2014-15 et 2015-16 sur 10 ans (à compter de 2016-17). Il faudra amender la loi sur l'équilibre budgétaire, qui prévoit que ceux-ci devraient plutôt être amortis sur cinq ans.

Ce report de remboursement sur 12 ans (plutôt que sur cinq) est préoccupant et illustre à quel point les finances publiques du Québec sont maintenant étirées. La probabilité semble bonne que sur cette période, on repasse dans un cycle économique baissier qui fera en sorte que l'on empilera de la nouvelle dette sur la vieille que l'on n'aura pas eu le temps de rembourser.

Au même endroit, mais avec un ajout du Vérificateur

Nous en sommes donc au même endroit, mais avec un ajout non négligeable: le rapport du Vérificateur général, qui soutient que si l'on appliquait correctement la norme comptable concernant les paiements de transfert aux municipalités, le déficit augmenterait de 626 M$ et la dette nette de 8,1G$.

Le bras de fer touche le remboursement annuel aux municipalités des emprunts qu'on leur demande de faire au nom du gouvernement du Québec pour la réalisation de projets conjoints (aréna par exemple). Québec ne reconnaît pas cet engagement comme une dette à ses livres.

Il n'est pas clair quelle serait la réaction des agences de notation si le gouvernement devait un jour être forcé de revoir son interprétation de la norme comptable. Les hauts-fonctionnaires expliquent que la dette nette augmenterait effectivement, mais pas la dette brute.

L'affaire sera à surveiller et à évaluer dans les prochains mois et années.

Au final?

Quelque chose nous dit que les négociations à venir avec les employés de l'État pourraient être assez corsées. La rémunération représente près de 60% des dépenses de programme. C'est un poste incontournable de compression. Et s'il faut ajouter du personnel pour répondre aux besoins d'une société vieillissante, il est difficile de voir comment on peut ne pas toucher aux salaires en compensation. Le seul problème, c'est que les fonctionnaires n'ont pas vraiment eu de cadeaux ces dernières années, alors que les hausses salariales accordées ou prévues ont été les suivantes: 0,5% en 2010, 0,75% en 2011, 1,5% en 2012, 1,75% en 2013, 2% en 2014 et 1% en 2015.

Comment peut-on vraiment accorder moins?

Et si l'on n'accorde pas moins, on revient à la question initiale: mais d'où viendront donc les économies?

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À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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