Budget de Montréal: deux bras de fer se dessinent

Publié le 29/01/2014 à 17:11, mis à jour le 29/01/2014 à 17:21

Budget de Montréal: deux bras de fer se dessinent

Publié le 29/01/2014 à 17:11, mis à jour le 29/01/2014 à 17:21


Les combats à venir

C'est dire qu'il faudra que chaque administration compresse quelque part. Une conciliation qui ne sera pas simple. Dans certains secteurs, la force des hausses (jusqu'à 5,3% à Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles) fait déjà voir que des compressions supplémentaires sont vraisemblablement impensables. Ca sent la nécessaire péréquation. Et, en absence d'une telle volonté, l'effort supplémentaire devra provenir de la Ville de Montréal.

Celle-ci n'est pas sans avenue à court terme. Elle a créé un service de la performance organisationnel qui devrait cette année aider au retranchement de 5% de la masse salariale (22 M$), et continuer à faire baisser la croissance des coûts dans l'avenir.

Ce ne sera cependant pas suffisant. Et comme on ne veut pas toucher aux services, il faudra toucher aux régimes de retraite.

Là où l'effort devrait surtout porter cependant, c'est au chapitre des régimes de retraite.

Si le gouvernement force le partage 50-50 de la contribution au service courant, comme ça semble se dessiner, Montréal pourrait récupérer autour de 75 M$ par année. C'est 1,5% du budget de la Ville.Une somme appréciable qui pourrait faire une bonne différence. Mais c'est une bouchée que les employés ne voudront probablement pas prendre d'un seul coup et qui sera étalée sur quelques années.

Il y a surtout beaucoup d'argent dans le déficit passé des régimes de retraite qu'assume actuellement la Ville à 100% (il coûte 358 M$ par année, alors que le régime courant coûte 238 M$).

Quelque chose nous dit que Montréal souhaite aussi s'en servir. L'administration Coderre n'a cependant pas voulu entrer en discussions là-dessus mercredi. Il est écrit dans le ciel qu'après avoir été forcés d'augmenter leurs cotisations de 30% à 50% au service courant, les employés n'auront plus d'oreille. À juste titre d'ailleurs.

De cet éventuel bras de fer sur le déficit passé pourrait bien dépendre que le payeur de taxes montréalais moyen voit dans l'avenir son compte grimper à l'inflation ou non.

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À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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