Bombardier: le marché a-t-il trop peur?

Publié le 16/07/2015 à 18:43

Bombardier: le marché a-t-il trop peur?

Publié le 16/07/2015 à 18:43

Photo Bloomberg.

Mais que se passe-t-il avec Bombardier?

La question nous est venue en matinée, jeudi, alors que le titre de la société touchait 1,86$. Il a ensuite remonté, pour finalement fermer à 1,97$, mais quand même.

Depuis le 8 juillet, jour de publication d'un article d'Aviation International News (ainonline.com), à l'effet que l'entrée en service des nouveaux jets privés Global 7000 et 8000 pourrait être retardée, le titre est sous pression. Il a reculé de près de 17% et est passé sous le prix de la dernière émission d'actions (2,21$).

Selon le plan actuel, le Global 7000 doit entrer en service en 2016 et le 8000 en 2017. Bombardier ne confirme pas le report, mais confirme que le programme est en révision. Un porte-parole a précisé que le premier appareil devant servir aux vols d'essais est à l'étape de l'assemblage final.

Qu'est-ce à dire?

L'article de ainonline indique que le délai survient à la lumière de pressions financières continues générées par le développement du CSeries.

Faut-il y voir une indication que le financement devant permettre la mise en production à grande échelle du CSeries est insuffisant?

Ce serait étonnant. La direction de Bombardier a fait quelques mauvais pas dans le passé, mais il était évident que la dernière ronde de financement visait à s'assurer que les ressources financières étaient suffisantes pour lancer la production du CSeries.

Faut-il plutôt y voir que l'opération de monétisation d'une partie de la division Transport rencontre des difficultés et que l'on doute maintenant d'obtenir la somme d'argent que l'on pensait obtenir initialement?

Ça aussi ce serait étonnant. C'est encore tôt dans le processus.

Faut-il dans ce cas y voir que le développement des Global 7000 et 8000 est en voie de coûter plus cher que ce qui était anticipé jusqu'à maintenant?

Encore une fois, ce serait étonnant. Pour la même raison que pour le CSeries. Au moment de lancer son appel public à l'épargne, la société s'est normalement assurée du coût à venir des appareils Global et qu'elle avait la marge de manœuvre financière pour mener à terme son programme.

Où est le problème alors?

Il se pourrait que ce ne soit pas le développement, mais la rentabilité du programme Global 7000-8000 qui soit en cause et que l'on cherche actuellement à l'améliorer.

Une bonne nouvelle, si le délai a pour but de donner plus d'élan un peu plus tard à une rentabilité qui s'avérait déjà intéressante sur papier. Une mauvaise nouvelle si le délai a plutôt pour but de ramener au positif un programme que l'on voit se diriger vers du rouge, pour une raison ou pour une autre.

Vivement les résultats trimestriels du 30 juillet et la discussion avec la direction pour que soit éclaircie la situation et qu'il puisse être mieux jugé si les craintes du marché sont exagérées.

Pour l'instant, c'est vraiment le brouillard.

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À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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