Bombardier: l'acte de foi et le tarmac

Publié le 13/02/2014 à 18:49

Bombardier: l'acte de foi et le tarmac

Publié le 13/02/2014 à 18:49


Alors, pourquoi le titre recule-t-il?

Les résultats ne sont pas au rendez-vous et la foi des investisseurs baissent.

Au quatrième trimestre, les résultats sont inférieurs aux attentes.

Dans la réalité, les choses s'améliorent, mais pas avec la force espérée par le marché.

La direction indique qu'en 2014 ses revenus devraient être plus élevés (notamment du côté aéronautique où il se livrera plus d'appareils) et ses marges nettement s'améliorer.

La marge du bénéfice avant intérêts et impôt (BAII) de la division aéronautique devrait notamment passer de 4,1% en 2013 à 5%. Celle de la division transport grimper de 5,8% à 6%.

Malheureusement, les projections des analystes étaient généralement davantage pour une marge de 6% dans l'aéronautique et de plus de 7% dans le transport.

La direction de l'entreprise est elle-même responsable de cette situation. Un retour à sa journée des investisseurs au mois de mars 2013 permet de voir qu'elle indiquait que sa marge bénéficiaire serait de 6% en 2014 dans l'aéronautique (un point de trop) et de 8% dans la division transport (deux points de trop).

Qu'en tirer?

Le bénéfice 2014 devrait être plus élevé que le 0,33$ par action réalisé en 2013, mais plus faible que le 0,45$ US anticipé par le consensus pour 2014. Financière Banque Nationale attend notamment maintenant un bénéfice de 0,38$ US (0,42$ CAN).

La question est de savoir quel multiple appliquer. Il serait étonnant que, dans le contexte actuel, le marché aille bien au-delà de 10 fois le bénéfice, ce qui mettrait au mieux le titre à 4-4,50$ (actuellement à 3,68$).

Bombardier continue de soutenir que ses marges dans le transport s'amélioreront dans l'avenir et devraient à terme atteindre 8%. Une mise au point devrait être faîte fin 2014 à ce sujet. Mais avec les dernières déceptions, ça n'aidera pas le multiple. La foi est désormais trop faible.

Devant le faible nombre de catalyseurs en vue, il semble bien que le titre de Bombardier demeurera sur le tarmac pour la prochaine année.

SUIVRE SUR TWITTER: F_POULIOT

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

Blogues similaires

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.

Shopify: prochaine victime de la malédiction boursière canadienne?

BLOGUE INVITE. Shopify est-elle différente des Nortel, Research in Motion, Valeant, Barrick Gold et autres?