Une ville peut-elle renaître de ses cendres?

Publié le 19/05/2016 à 09:14

Une ville peut-elle renaître de ses cendres?

Publié le 19/05/2016 à 09:14

ANALYSE - Syracuse (État de New York). Le déclin d'une ville est-il irréversible? Peut-elle redevenir prospère et dynamique comme elle l'était auparavant? Les décideurs de Syracuse semblent y croire, car ils se battent pour relancer l'économie de cette ville de plus de 140 000 habitants.

La mairesse Stephanie Miner mène cette lutte de tous les instants, notamment en demandant l'aide du gouvernement fédéral et de celui de l'État de New York. Et elle est pour le moins déterminée.

«Nous n'acceptons jamais un non pour une réponse», a-t-elle déclaré ce mercredi soir lors d'un souper avec des maires et des entreprises du Québec, qui participent à une mission de l'Union des municipalités du Québec dans l'État de New York.

Cette délégation québécoise comprend les maires de Gatineau, de Shawinigan, d'Alma, de Magog et de Drummondville, de même qu'une trentaine d'entrepreneurs, de développeurs économiques et membres de l'UMQ.

Du 18 au 20 mai, la délégation visite Syracuse, Rome et Rochester, trois villes en déclin, et ce, pour voir comment elles essaient de relancer leur économie en misant sur de nouveaux secteurs, dont les drones. Autant de sources d'inspiration et d'occasions d'affaires pour ces entreprises et ces maires québécois.

Et il y a de l'espoir pour ces trois villes.

En décembre, le gouverneur de l'État de New York, Andrew Cuomo, a injecté 1,5 milliard de dollars américains pour soutenir développement économique de la région par le bias de son programme Upstate Revitalisation Initiative.

Comme plusieurs centres industriels de la région des Grands Lacs, Syracuse a connu une lente dévitalisation économique depuis les 1950, décennie où la population de la ville a atteint son apogée avec quelque 220 000 habitants.

À l'époque, Syracuse était l'une des villes les plus riches des États-Unis, écrit le magazine Forbes.

«Tout le monde avait un emploi. Le revenu des ménages était bien au-dessus de la moyenne nationale. Les comptes de banques des familles étaient plus garnis qu'à Detroit et Philadelphie. Sans surprise, son système d'éducation était l'un des meilleurs dans le pays.»

Aujourd'hui, Syracuse n'est plus que l'ombre d'elle-même.

Au cours des dernières décennies, des dizaines de milliers d'emplois industriels ont été perdus, dont une partie importante au profit des économies émergentes. Par contre, la ville pourrait profiter des efforts de Washington pour réindustrialiser les États-Unis.

Syracuse offre par exemple un environnement compétitif pour les start-ups. Elle est aussi reconnue pour ses institutions d'enseignement.

Mais la ville tarde à tabler réellement sur ses avantages, si l'on se fie à un classement de la Brookings Institution, un groupe de réflexion (think tank) américain établi à Washington.

En 2013 et 2014, Syracuse se classait au 264e rang sur 300 espaces urbains aux États-Unis en matière de développement économique.

La ville pourrait-elle renaître un jour de ses cendres?

À propos de ce blogue

Dans son analyse Zoom sur le monde, François Normand traite des enjeux géopolitiques qui sont trop souvent sous-estimés par les investisseurs et les exportateurs. Journaliste au journal Les Affaires depuis 2000 (il était au Devoir auparavant), François est spécialisé en commerce international, en entrepreneuriat, en énergie & ressources naturelles, de même qu'en analyse géopolitique. François est historien de formation, en plus de détenir un certificat en journalisme de l’Université Laval. Il a réussi le Cours sur le commerce des valeurs mobilières au Canada (CCVM) de l’Institut canadien des valeurs mobilières et il a fait des études de 2e cycle en gestion des risques financiers à l’Université de Sherbrooke durant 15 mois. Il détient aussi un MBA de l'Université de Sherbrooke. François a réalisé plusieurs stages de formation à l’étranger: à l’École supérieure de journalisme de Lille, en France (1996); auprès des institutions de l'Union européenne, à Bruxelles (2002); auprès des institutions de Hong Kong (2008); participation à l'International Visitor Leadership Program du State Department, aux États-Unis (2009). En 2007, il a remporté le 2e prix d'excellence Caisse de dépôt et placement du Québec - Merrill Lynch en journalisme économique et financier pour sa série « Exporter aux États-Unis ». En 2020, il a été finaliste au prix Judith-Jasmin (catégorie opinion) pour son analyse « Voulons-nous vraiment vivre dans ce monde? ».

François Normand