Populisme: «Le néolibéralisme a pourri notre société»

Publié le 05/06/2018 à 11:30

Populisme: «Le néolibéralisme a pourri notre société»

Publié le 05/06/2018 à 11:30

PODCAST | Le fameux néolibéralisme de Reagan et de Thatcher a «pourri» la stabilité économique et politique dans différents pays en Occident, en mettant de côté les moins bien nantis et en les poussant dans les bras des populistes.

Un peu d’histoire s’impose pour bien comprendre les racines de ce mal: après la Seconde guerre mondiale, on s’est demandé comment bloquer tant l’extrême droite que l’extrême gauche.

L’État providence est ainsi venu offrir de bons programmes sociaux et une fiscalité progressive pour atténuer les inégalités sociales.

Mais la taille de l’État a ensuite diminué avec la privatisation du commerce et des entreprises, on a beaucoup déréglementé et cela a essentiellement profité aux «mieux nantis».

Arrivent alors les Donald Trump de ce monde pour proposer des mesures populistes qui en réalité recyclent les positions socio-démocrates d’auparavant, à l’époque où ils s’intéressaient à la classe populaire. Classe qu’ils ont prétendument abandonnée.

Les dirigeants politiques ont ainsi longuement alimenté un climat d’inégalités, et par-là le populisme qui gangrène désormais les démocraties.

Des solutions existent toutefois : augmenter les impôts, redistribuer les richesses, investir dans l’éducation. Il faut une société qui combat l’insécurité économique.

Mais ce programme ne semble pas vraiment à l’agenda des élites avec les relents protectionnistes ou la concurrence fiscale que se livrent certains pays. C’est un paradoxe auquel on fait face.

Il faut dès lors des mesures structurantes pour marginaliser à nouveau les populistes. La croissance économique dépend aussi de l’éducation, de l’innovation, donc il faut être conséquent et arrêter d’accorder des privilèges à ceux qui n’en ont pas vraiment besoin.

Si on veut réduire le populisme, il va falloir en payer le prix.

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À propos de ce blogue

Dans son analyse Zoom sur le monde, François Normand traite des enjeux géopolitiques qui sont trop souvent sous-estimés par les investisseurs et les exportateurs. Journaliste au journal Les Affaires depuis 2000 (il était au Devoir auparavant), François est spécialisé en commerce international, en entrepreneuriat, en énergie & ressources naturelles, de même qu'en analyse géopolitique. François est historien de formation, en plus de détenir un certificat en journalisme de l’Université Laval. Il a réussi le Cours sur le commerce des valeurs mobilières au Canada (CCVM) de l’Institut canadien des valeurs mobilières et il a fait des études de 2e cycle en gestion des risques financiers à l’Université de Sherbrooke durant 15 mois. Il détient aussi un MBA de l'Université de Sherbrooke. François a réalisé plusieurs stages de formation à l’étranger: à l’École supérieure de journalisme de Lille, en France (1996); auprès des institutions de l'Union européenne, à Bruxelles (2002); auprès des institutions de Hong Kong (2008); participation à l'International Visitor Leadership Program du State Department, aux États-Unis (2009). En 2007, il a remporté le 2e prix d'excellence Caisse de dépôt et placement du Québec - Merrill Lynch en journalisme économique et financier pour sa série « Exporter aux États-Unis ». En 2020, il a été finaliste au prix Judith-Jasmin (catégorie opinion) pour son analyse « Voulons-nous vraiment vivre dans ce monde? ».

François Normand