Mark Carney est devenu le cauchemar des producteurs d'énergies fossiles

Publié le 03/10/2015 à 08:25

Mark Carney est devenu le cauchemar des producteurs d'énergies fossiles

Publié le 03/10/2015 à 08:25

La température moyenne de la Terre a augmenté de 1 degré Celsius depuis le début de l'ère industrielle. Il y a cinq ans, les leaders mondiaux prenant part aux négociations sur les changements climatiques ont convenu que le réchauffement ne devait pas dépasser 2 degrés.

Pourquoi? Car au-delà de ce seuil, les scientifiques craignent une accélération des changements climatiques en raison de la libération du méthane contenu dans le pergélisol, qui recouvre le cinquième de la surface terrestre.

Et on est loin de la théorie. Le pergélisol a déjà commencé à fondre. C'est pourquoi il faut arrêter le réchauffement de la planète le plus vite possible, affirment les spécialistes.

Pour y arriver, seulement 565 gigatonnes de CO2 (ou 565 milliards de tonnes) pourront être émises dans l'atmosphère d'ici 2050, selon le consensus scientifique.

Le hic, c'est que les réserves actuelles d'énergies fossiles des entreprises dans le monde sont équivalentes à l'émission de 2 795 gigatonnes, rapporte le Financial Times.

Par conséquent, si les dirigeants de la planète prennent un jour des mesures sérieuses pour ne pas dépasser le seuil de 2 degrés Celsius, cela signifie que 80% des réserves d'énergies fossiles devront demeurer dans le sol.

Reste à voir si les dirigeants de la planète prendront les mesures qui s'imposent pour limiter le réchauffement de la planète à 2 degrés Celsius d'ici 2050.

Mais si c'est le cas, la transition énergétique vers des énergies vertes ne se fera pas en douceur, disent plusieurs analystes.

Pourquoi? Parce qu'il faudra taxer le carbone de manière substantielle.

Ce qui pourrait marginaliser graduellement les énergies fossiles, devenues dispendieuses et indésirables.

Les investisseurs sont en droit de mieux connaître ce risque financier ou climatique, du moins, selon Mark Carney.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À propos de ce blogue

Dans son analyse Zoom sur le monde, François Normand traite des enjeux géopolitiques qui sont trop souvent sous-estimés par les investisseurs et les exportateurs. Journaliste au journal Les Affaires depuis 2000 (il était au Devoir auparavant), François est spécialisé en commerce international, en entrepreneuriat, en énergie & ressources naturelles, de même qu'en analyse géopolitique. François est historien de formation, en plus de détenir un certificat en journalisme de l’Université Laval. Il a réussi le Cours sur le commerce des valeurs mobilières au Canada (CCVM) de l’Institut canadien des valeurs mobilières et il a fait des études de 2e cycle en gestion des risques financiers à l’Université de Sherbrooke durant 15 mois. Il détient aussi un MBA de l'Université de Sherbrooke. François a réalisé plusieurs stages de formation à l’étranger: à l’École supérieure de journalisme de Lille, en France (1996); auprès des institutions de l'Union européenne, à Bruxelles (2002); auprès des institutions de Hong Kong (2008); participation à l'International Visitor Leadership Program du State Department, aux États-Unis (2009). En 2007, il a remporté le 2e prix d'excellence Caisse de dépôt et placement du Québec - Merrill Lynch en journalisme économique et financier pour sa série « Exporter aux États-Unis ». En 2020, il a été finaliste au prix Judith-Jasmin (catégorie opinion) pour son analyse « Voulons-nous vraiment vivre dans ce monde? ».

François Normand