La stabilité du monde se jouera en Afrique

Publié le 28/08/2015 à 23:03

La stabilité du monde se jouera en Afrique

Publié le 28/08/2015 à 23:03

À terme, cette économie devra s'appuyer non seulement sur le développement des ressources naturelles, mais surtout sur le développement des secteurs de l'industrie et des services (qui créent de nombreux emplois).

Comme en Chine, des entreprises nord-américaines, européennes et asiatiques délocaliseront une partie de leur production en Afrique.

Aussi, peut-être verrons-nous bientôt apparaître sur les produits que nous consommons ici les labels Made in Nigeria, Made in Egypt ou Made in Kenya.

À plus long terme, l'Afrique pourrait aussi devenir de plus en plus un marché de consommateurs, comme le deviennent graduellement des pays comme la Chine, l'Inde ou l'Indonésie.

Certains investisseurs pensent que l'Afrique n'y arrivera pas, qu'elle ne parviendra jamais à suivre l'exemple de la Chine.

Il est pourtant impératif que l'Afrique réussisse son décollage économique au 21e siècle.

Car, si elle le rate, ce sera non seulement une catastrophe humanitaire et économique pour l'Afrique, mais aussi pour une bonne partie du monde, affirment plusieurs spécialistes en risques géopolitiques.

La pauvreté, la faim, l'instabilité, voire les guerres et le terrorisme, inciteront des dizaines, voire de centaines de millions de personnes à migrer vers d'autres régions du monde d'ici la fin du 21e siècle, notamment en Europe.

Ceux qui s'inquiètent déjà de la crise des migrants sur le vieux continent depuis un an n'ont encore rien vu.

Les pays européens pourront difficilement gérer un tel flux de migrants dans les prochaines décennies. Cette situation favoriserait la montée des parties d'extrême droite et provoquerait des crises politiques en Europe.

C'est pourquoi tous les pays - incluant le Canada -  ont intérêt à ce que l'Afrique réussisse son décollage économique et, dans un monde idéal, réussisse aussi à limiter la croissance de sa population.

La stabilité du monde en dépend.

 

 

 

 

À propos de ce blogue

Dans son analyse Zoom sur le monde, François Normand traite des enjeux géopolitiques qui sont trop souvent sous-estimés par les investisseurs et les exportateurs. Journaliste au journal Les Affaires depuis 2000 (il était au Devoir auparavant), François est spécialisé en commerce international, en entrepreneuriat, en énergie & ressources naturelles, de même qu'en analyse géopolitique. François est historien de formation, en plus de détenir un certificat en journalisme de l’Université Laval. Il a réussi le Cours sur le commerce des valeurs mobilières au Canada (CCVM) de l’Institut canadien des valeurs mobilières et il a fait des études de 2e cycle en gestion des risques financiers à l’Université de Sherbrooke durant 15 mois. Il détient aussi un MBA de l'Université de Sherbrooke. François a réalisé plusieurs stages de formation à l’étranger: à l’École supérieure de journalisme de Lille, en France (1996); auprès des institutions de l'Union européenne, à Bruxelles (2002); auprès des institutions de Hong Kong (2008); participation à l'International Visitor Leadership Program du State Department, aux États-Unis (2009). En 2007, il a remporté le 2e prix d'excellence Caisse de dépôt et placement du Québec - Merrill Lynch en journalisme économique et financier pour sa série « Exporter aux États-Unis ». En 2020, il a été finaliste au prix Judith-Jasmin (catégorie opinion) pour son analyse « Voulons-nous vraiment vivre dans ce monde? ».

François Normand