La stabilité du monde se jouera en Afrique

Publié le 28/08/2015 à 23:03

La stabilité du monde se jouera en Afrique

Publié le 28/08/2015 à 23:03

La population de l'Afrique sera multipliée par quatre d'ici 2100 (illustration Les Affaires)

ANALYSE DU RISQUE - La Terre comptera 11,2 milliards d'habitants en 2100, et un humain sur trois vivra alors en Afrique, selon les récentes prévisions de l'Organisation des Nations unies (ONU). Ce qui représentera un défi majeur pour les écosystèmes, la gestion des ressources et la stabilité mondiale.

Actuellement, la planète compte 7,3 milliards d'habitants. La Terre en accueillera donc quatre milliards de plus, ce qui représente l'ajout de trois Chine. Ce rythme de croissance est donc très rapide.

Pour mettre les choses en perspective, la population mondiale est passée d’un à six milliards d'habitants, et ce, entre 1800 et 2000. Cinq milliards de plus en deux siècles. Là, on parle de quatre milliards de plus en 85 ans!

Les prédictions de l'ONU sont-elles du reste crédibles?

En 1948, l'organisation avait prévu que la Terre compterait six milliards d'habitants en 2000, rappelle le World Economic Forum.

On peut donc se fier à ses prévisions, même si des facteurs peuvent changer la progression de la population mondiale, admet elle-même l'ONU.

L'un d'entre eux est le taux de fécondité (le nombre moyen d'enfants par femme en âge de procréer), qui pourrait diminuer plus vite que prévu.

Cela dit, même si la population mondiale atteignait par exemple 10,2 milliards d'habitants en 2100 plutôt que 11,2 milliards, l'impact sur les écosystèmes et la gestion des ressources serait quand même énorme, selon les analystes.

La stabilité mondiale sera aussi un enjeu majeur dans la foulée de ce boom démographique, qui se produira essentiellement en Afrique.

Actuellement, l'Afrique abrite 15% de la population mondiale. En 2050, cette proportion passera à 25%, pour bondir ensuite à 38% en 2100, selon l'ONU.

À la fin du siècle, l'Asie sera encore le continent le plus populeux, avec 4,9 milliards d'habitants (42% de la population mondiale). Mais sa progression sera modeste par rapport à sa population actuelle de 4,4 milliards.

Bref, la quasi-totalité de l'explosion démographique mondiale aura lieu en Afrique, où la population sera multipliée par quatre dans les 85 prochaines années pour atteindre 4,4 milliards d'habitants en 2100.

Le plus grand défi pour l'Afrique sera d'éduquer et de mettre en place une économie diversifiée pour intégrer tous ces gens sur le marché du travail.

Et pas de n'importe quelle façon. Voici pourquoi.

L'exploitation des ressources naturelles ne sera pas suffisante

À propos de ce blogue

Dans son analyse Zoom sur le monde, François Normand traite des enjeux géopolitiques qui sont trop souvent sous-estimés par les investisseurs et les exportateurs. Journaliste au journal Les Affaires depuis 2000 (il était au Devoir auparavant), François est spécialisé en commerce international, en entrepreneuriat, en énergie & ressources naturelles, de même qu'en analyse géopolitique. François est historien de formation, en plus de détenir un certificat en journalisme de l’Université Laval. Il a réussi le Cours sur le commerce des valeurs mobilières au Canada (CCVM) de l’Institut canadien des valeurs mobilières et il a fait des études de 2e cycle en gestion des risques financiers à l’Université de Sherbrooke durant 15 mois. Il détient aussi un MBA de l'Université de Sherbrooke. François a réalisé plusieurs stages de formation à l’étranger: à l’École supérieure de journalisme de Lille, en France (1996); auprès des institutions de l'Union européenne, à Bruxelles (2002); auprès des institutions de Hong Kong (2008); participation à l'International Visitor Leadership Program du State Department, aux États-Unis (2009). En 2007, il a remporté le 2e prix d'excellence Caisse de dépôt et placement du Québec - Merrill Lynch en journalisme économique et financier pour sa série « Exporter aux États-Unis ». En 2020, il a été finaliste au prix Judith-Jasmin (catégorie opinion) pour son analyse « Voulons-nous vraiment vivre dans ce monde? ».

François Normand