Trois acquisitions en un an pour Lanctôt… et ce n’est pas fini !

Publié le 18/08/2017 à 15:26

Trois acquisitions en un an pour Lanctôt… et ce n’est pas fini !

Publié le 18/08/2017 à 15:26

L’entreprise elle-même est peu connue. Mais Lanctôt n’en est pas moins le plus grand distributeur et fabricant canadien de marques d’accessoires et de vêtements de sport comme Fischer, Swix, Nivo et Eider. Sa dernière acquisition ? La marque québécoise d’articles de fourrures recyclées Harricana.

Au cours de la dernière année, Lanctôt a acheté successivement la marque de vêtements de golf pour hommes Sligo, le distributeur d’accessoires et de vélos de montagne NRG ainsi qu’Harricana. Dans un marché canadien mature, la croissance par acquisitions s’impose, selon Diane Lanctôt, présidente de l’entreprise fondée il y a 60 ans.

« Cette stratégie nous permet de gagner des années dans le développement de nos marchés. Partir de zéro, c’est long. Dans le vélo de montagne, par exemple, ça nous aurait pris cinq à sept ans avant d’avoir des revenus intéressants. En achetant NRG, nous ajoutons d’un coup une quinzaine de marques à notre portefeuille de distribution. »

Mme Lanctôt parlera de sa stratégie de croissance et de son expérience aux États-Unis lors de la troisième édition de la conférence Croissance PME, présentée le 25 octobre prochain par les Événements Les Affaires.

Tirer profit de la synergie

Les acquisitions réalisées par Lanctôt sont planifiées en fonction de la synergie qu’elles ont avec les autres activités de l’entreprise de 130 employés. Grâce à cela, sa propriétaire estime être en mesure de doubler en un an les revenus de NRG, basée en Colombie-Britannique.

« NRG était forte dans l’Ouest canadien, mais pas dans l’Est. Nous avons le réseau de distribution pour percer ce marché. En même temps, cette acquisition nous procure un deuxième centre de distribution et de prise de commandes, ce qui nous permettra d’accentuer le déploiement de nos autres marques auprès des détaillants de l’Ouest. Je sais que beaucoup d’entreprises souhaitent centraliser leur distribution, mais je suis d’avis que la proximité et la rapidité du service sont importantes. »

Croissance PME

Cette synergie existe aussi avec Harricana. Ainsi, Mariouche Gagné, sa fondatrice, agit maintenant comme designer de Canadian Hat, une entreprise montréalaise de fabrication de chapeaux achetée par Lanctôt il y a deux ans et dont les produits sont notamment vendus chez Harrods, à Londres. « Mariouche est une designer de talent qui rajeunira l’image et donnera un nouveau souffle à Canadian Hat qui a 100 ans », indique Diane Lanctôt qui garde l’œil ouvert pour réaliser d’autres acquisitions.

De plus, les produits d’Harricana sont désormais fabriqués dans l’usine de Canadian Hat, ce qui maximise l’utilisation des équipements. Harricana disposera aussi de plus de ressources pour se développer. « Nous mettrons toute notre structure de mise en marché et de distribution derrière la marque », promet Mme Lanctôt qui vise propulser celle-ci à l’international.

Prophète en son pays

Pour percer les États-Unis avec Harricana, la femme d’affaires compte recourir au réseau de sa filiale américaine qui distribue les vêtements de golf pour femmes Nivo. Elle attendra toutefois que la marque soit encore plus solide au Canada. « Les Américains sont moins tolérants que les Canadiens en ce qui concerne le service à la clientèle. Il vaut mieux bien rôder le service et la logistique avant d’y aller. »

Cela dit, elle estime que les entreprises canadiennes ont tout pour réussir au sud de la frontière. « On est déjà en concurrence sur notre propre marché avec de grandes marques de partout dans le monde. Quand on a du succès ici, on peut aussi en avoir aux États-Unis ! »