Transfert: l'importance d’être aux petits soins pour le cédant

Publié le 31/01/2017 à 20:22

Transfert: l'importance d’être aux petits soins pour le cédant

Publié le 31/01/2017 à 20:22

Les transferts d’entreprises se multiplieront au cours des prochaines années. Pour qu’ils se déroulent sans anicroche, une bonne communication entre cédants et repreneurs est primordiale.

Pour David Gosselin, président de Construction Gératek, le processus de relève a commencé dans l’harmonie, mais il ne s’est pas terminé aussi bien qu’il aurait voulu. Il racontera son expérience lors de la 6e édition de la conférence sur le Transfert d’entreprise, présentée le 14 mars prochain par les Événements Les Affaires.

L’ingénieur de 44 ans travaillait pour l’entreprise de Sherbrooke depuis cinq ans quand il a manifesté son désir de prendre la relève. «Au fil des années, j’avais gagné la confiance du fondateur et de l’équipe. Par exemple, après qu’un chantier compliqué ait mis en péril l’entreprise, j’ai contribué à décrocher des mandats qui l’ont remise sur les rails. J’ai aussi supervisé des projets d’envergure, comme le stade d’athlétisme de l’Université de Sherbrooke, qui a fait passer l’entreprise à un autre niveau.»

Bref, le propriétaire de Gératek a reçu la proposition de David Gosselin avec ouverture, surtout qu’il avait déjà largement dépassé les 60 ans et qu’il n’avait pas d’héritier qui souhaitait reprendre le flambeau. Les deux parties ont convenu que le rachat des actifs et des actions s’effectuerait sur cinq ans.

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Faut se parler !

Les deux premières années, rien à signaler. C’est après que la sauce s’est gâtée. David Gosselin et son associée, cadre chez Geratek elle aussi, étaient accompagnés dans le processus de relève par des professionnels : comptable, avocat, notaire, etc. «Nous avons été si bons élèves que l’entreprise a pris beaucoup d’ampleur», indique-t-il.

Pendant ce temps, l’accompagnement du cédant s’est avéré plus difficile. Moins ouvert à discuter, il a eu le réflexe de battre en retraite en laissant les repreneurs gérer l’entreprise. Les affaires allaient si bien que l’espace en est venu à manquer. Comme le fondateur était souvent absent, son bureau était utilisé à l’occasion. Grosse erreur, reconnaît aujourd’hui David Gosselin.

À partir de là, la relation entre les parties s’est détériorée. Si bien que les repreneurs ont eu la mauvaise surprise de se faire réclamer une plus-value à la fin du processus de rachat d’actions.

Si c’était à refaire

«Avec le recul, je réalise que c’était difficile pour lui de laisser aller son entreprise et de la voir prospérer sans lui, dit David Gosselin. Il aurait fallu qu’il soit coaché dans le processus pour qu’il en sorte avec une fierté et un sentiment du devoir accompli.» Sa constatation : l’accompagnement du cédant est aussi important que celui des repreneurs.

Il pense aussi que son associée et lui auraient dû insister pour que le cédant ne s’efface pas et assume ses fonctions de président jusqu’à la fin du processus. « Nous ne l’appelions pas souvent, parce que nous ne voulions pas l’importuner. Lui, de son côté, se croyait mis à l’écart. »

David Gosselin conseille donc aux repreneurs d’être plus à l’écoute de ce que le cédant ressent. «Une bonne pratique aurait été d’instaurer une rencontre mensuelle avec un coach en relève d’entreprise pour se dire les vraies affaires.»

Une chose certaine, il s’assurera de bien faire les choses quand ce sera à son tour de céder les rênes.

Pour plus de détails, assistez à notre conférence Sommet transformation du travail le 20 mars 2018.