Qui veut encore suivre de la formation en classe?

Publié le 11/12/2017 à 09:28

Qui veut encore suivre de la formation en classe?

Publié le 11/12/2017 à 09:28

Chez Bell Helicopter, à Mirabel, l’équipe de direction sait que la formation demeure la meilleure façon d’assurer le transfert des compétences de ses employés d’expérience. Mais oubliez la classe et les formateurs traditionnels. Aujourd’hui, la formation a lieu en ligne…et sur le plancher de l’usine.

Les formateurs de Bell Helicopter jouent désormais un rôle de partenaire dans l’usine de 900 employés. Ils utilisent des modules en lignes, des vidéos et prodiguent directement leurs conseils aux employés dans l’entreprise. « Nos employés nous disent apprendre davantage et retenir beaucoup plus facilement la matière enseignée avec ces nouvelles façons de procéder », a fait savoir Marie-Pier Allard, partenaire d’affaires principale, développement des compétences chez Bell Helicopter. Mme Allard était parmi les invités de la 5e conférence Gestion de la formation, présentée par les Événements Les Affaires, le 6 décembre dernier, à Montréal.    

De plus, une analyse approfondie d’une des qualifications offerte aux employés de Bell Helicopter a même démontré que l’entreprise a pu épargner plus de 63% en heures de formation avec les nouvelles procédures.

Consultez vos employés avant

La consultation auprès des employés afin de leur offrir une formation efficiente et dans le bon format porte aussi ses fruits, a signalé Daniel Boutin, directeur de la formation réglementaire chez Héma-Québec, lors de la conférence.

L’entreprise a décidé en 2015 de passer de la gestion papier à la gestion numérique pour ses collectes de sang. Une transformation organisationnelle majeure pour laquelle plus de 800 employés à travers le Québec ont dû être formés au printemps dernier.  «Une de nos principales craintes était d’avoir à composer avec la résistance aux changements. Pour minimiser ce risque, nous avons entamé un processus de consultation auprès d’une poignée d’employés», a expliqué le conférencier Boutin.

Pendant un an, Héma-Québec a multiplié les rencontres en ajustant continuellement la formation. Deux semaines avant le début de la formation, le contenu était entièrement prêt et accepté à 100%. « Cette façon de faire a énormément diminué le facteur anxiété chez les apprenants. Elle nous a permis d’offrir une formation mixte, incluant de la formation en ligne, en classe ainsi que des simulations avec de vrais donneurs. La formation a été ajustée aux besoins et aux différentes personnalités du personnel. Résultat : plus de 80% des apprenants ont indiqué avoir été satisfait », a fait savoir fièrement le conférencier d’Héma-Québec.

Chez Desjardins aussi on consulte les employés

Lors du panel de discussion portant sur les nouvelles tendances en formation, la conférencière Nathalie Lebeau, directrice de l’évolution des métiers chez Desjardins, a souligné l’apport que jouent les employés dans la formation qui leur est offerte. « Il nous arrive régulièrement de prendre un groupe d’employés et d’analyser leurs besoins afin de créer une capsule en ligne en fonction des nouvelles compétences à développer. On sonde ensuite leur degré de satisfaction, ainsi que celui de la direction si elle en apprécie les résultats», a mentionné Mme Lebeau.  

Qu’ils se débrouillent ensemble !

Lors de ce même panel, Vincent-Pierre Giroux, directeur capacité et apprentissage organisationnels chez Bombardier Transports Amériques, a parlé de l’incubateur qu’utilise son entreprise dans le secteur aéronautique. « Les employés en formation se retrouvent dans un incubateur pendant 12 semaines. On fait exprès de les faire travailler ensemble. On veut qu’ils parviennent à résoudre des problèmes, qu’ils développent entre eux des repères. On multiplie les situations à problèmes en provoquant, par exemple, un blocage de la chaîne de production. On crée aussi des visites d’inspecteur de qualité pas très gentil. Au final, cette méthode permet de hausser leur engagement envers la qualité du produit», a raconté M. Giroux.

Remarquez, l’apprentissage auprès des pairs a la cote chez Bombardier, a précisé M. Giroux. « On a tenté d’installer le système LMS. Mais ça n’a pas fonctionné. Et à vrai dire, c’est une bonne chose. On s’est rendu compte que les pairs alimentent les conversations entre eux. Ils aiment se demander des conseils. Particulièrement chez les milléniaux. On constate que l’art de dire aux autres «qu’est-ce que je fais, je suis dans la chnoute », fait désormais partie des types de formation vers lesquelles aiment se diriger les employés », a soulevé le conférencier de Bombardier Transports. 

En fait, a-t-il souligné, la gestion de la formation a énormément changé au cours des trois dernières années. « Je passe maintenant mon temps au quotidien à faire des recherches pour trouver de nouvelles technologies, de nouveaux outils pour faciliter l’apprentissage. Je réalise que le rôle des experts existe de moins en moins. La formation, ce n’est plus une question d’heures, de jours, ou de semaines. Aujourd’hui, le défi est de trouver les éléments de formation qui peuvent nous aider à faciliter les tâches d’une personne concernée… et en temps présent. »

 

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