Minerai de fer Québec veut doubler sa production

Publié le 10/04/2019 à 09:59

Minerai de fer Québec veut doubler sa production

Publié le 10/04/2019 à 09:59

Un peu plus d’un an après la relance de la mine du Lac Bloom, près de Fermont, Minerai de fer Québec a déjà un projet d’expansion. L’entreprise, une filiale de Champion Iron Mines, avait racheté la mine de fer en 2016 des mains du géant américain Cliffs Natural Resources qui n’était jamais parvenu à la rentabiliser. Il sera possible d’en visiter les installations lors de la mission commerciale Objectif Nord des Événements Les Affaires, qui aura lieu du 23 au 26 septembre prochains. Entrevue avec David Cataford, président-directeur général de Minerai de fer Québec.

Quand prendrez-vous votre décision d’aller de l’avant avec votre projet de doubler la production ?

David Cataford : L’étude de faisabilité pour faire passer la production annuelle à 15 millions de tonnes sera finalisée cet été. Si son résultat est positif et qu’on a l’aval de notre conseil d’administration, les travaux pourraient commencer dès cette année. Et on pourrait produire nos premières tonnes de concentré de fer en 2021.

Avez-vous une idée des investissements nécessaires ?

D.C. : Ça demande des investissements majeurs à la mine ainsi qu’aux infrastructures de la Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire, à Sept-Îles. Il faut de nouveaux wagons et de nouveaux équipements pour transporter le minerai jusqu’à l’usine. Il faut aussi compléter la deuxième usine que Cliffs avait commencé à construire. La bâtisse est là, mais on doit se procurer l’équipement de production dont un circuit de récupération. On doit aussi investir dans l’alimentation de l’usine en électricité. À la Pointe-Noire, il faut aménager une nouvelle aire de stockage, acheter des équipements. On parle de plusieurs centaines de millions de dollars, mais on n’a pas de montant précis.

 

Bannière présentant la Mission objectif nord

Quel est le principal défi que vous anticipez ?

D.C. : Même si ça va bien en ce moment, il faut garder en tête que l’industrie minière est cyclique. On doit donc s’assurer de garder notre structure de coûts la plus basse possible. On doit aussi éviter de faire des investissements dans un contexte où le prix du fer pourrait diminuer sous notre seuil de rentabilité de 50 $ US la tonne livrée en Chine. Au cours de la dernière année, le prix de notre fer a oscillé entre 80 et 95 $ US la tonne, moins les frais de transport qui ont varié entre 20 et 30 $ US. Mais tout peut changer rapidement.

Comment s’est déroulée la première année de la relance de la mine ?

D.C. : On est très enthousiastes ! La mine a redémarré le 16 février 2018. Pour la première année, notre production a atteint 7 millions de tonnes de concentré de fer. Avant la fermeture de la mine en 2014, la meilleure année avait été de 5,9 millions de tonnes. Les résultats sont au-delà de nos attentes, surtout que c’était également le début des activités du quai de Sept-Îles et de la Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire.

Est-ce que la main-d’œuvre a été un enjeu et quelle sera votre stratégie d’embauche si votre expansion se réalise ?

D.C. : L’embauche dans l’industrie minière est très difficile. Mais le fait que notre mine avait déjà été en exploitation a été un avantage. Environ la moitié des 450 personnes qu’on a embauchées avaient déjà travaillé à la mine. Si l’expansion se fait, on va avoir besoin de 300 nouveaux employés. Une stratégie sera d’embaucher des gens avec peu ou pas d’expérience dans les mines ou dans la grande industrie et de les former nous-mêmes. On est déjà en train de développer du matériel de formation.

Vous accueillerez la délégation de la mission Objectif Nord. Pourquoi ?

D.C. : On a vraiment très hâte de faire visiter nos installations. On veut se faire connaître auprès des gens d’affaires. On veut aussi qu’ils constatent à quel point on est une minière responsable sur le plan environnemental. L’autre aspect intéressant, c’est la prise de contact avec des fournisseurs de services, d’équipements ou de solutions. En venant ici, ils pourront mieux cerner nos besoins.