L'usine interconnectée, c'est un projet de société

Publié le 13/11/2018 à 16:59

L'usine interconnectée, c'est un projet de société

Publié le 13/11/2018 à 16:59

Numérisation de la production, équipements interconnectés et bientôt intelligence artificielle… Adfast, un fabricant de scellants et d’adhésifs, est en pleine transformation 4.0 et veut inspirer d’autres entreprises à faire le saut. Il sera possible de visiter son usine de l’arrondissement montréalais de Saint-Laurent, le 22 janvier prochain, en compagnie d’Yves Dandurand, son président-directeur général. Une activité offerte en complément de la conférence Maintenance et fiabilité industrielles, présentée le lendemain par les Événements Les Affaires.

Quand avez-vous pris le virage 4.0 ?

Yves Dandurand : Il y a quelques années, on a monté un système maison constitué d’une banque de données connectée sur les automates programmables industriels de nos machines. C’était un début, mais les machines n’étaient pas interconnectées, elles ne se parlaient pas entre elles. Le vrai virage a commencé en 2016 quand on a participé au programme 2.0/4.0 du CEFRIO. Le CEFRIO nous a accompagné dans le choix d’un M.E.S., Manufacturing Execution System ou Système de gestion des processus industriels en français. Et là, tout a changé.

À quoi sert un tel logiciel ?

Y.D. : Il intègre en temps réel toute l’information de nos équipements connectés, puis il leur donne la bonne instruction au bon moment. Par exemple, ouvrir ou fermer une valve, verser telle quantité de tel produit dans le mélangeur, etc. Avant, quand nos machines n’étaient pas interconnectées, la synchronisation des étapes de production se faisait manuellement. Un opérateur devait peser sur un bouton pour enclencher la première action, puis la deuxième, et ainsi de suite. Maintenant, le M.E.S. gère tout cela. C’est un peu comme un chef d’orchestre.

Quels avantages constatez-vous ?

Y.D. : Il y en a beaucoup. Notamment, ça facilite la maintenance des équipements. Quand un bris survient, on diagnostique la source du problème plus rapidement grâce aux données recueillies par le M.E.S. On gagne aussi du temps de production. De plus, le système permet de diminuer les pertes de produits qui entrent dans le procédé. Par exemple, si un client veut des scellants vert lime, on peut le faire. Mais chaque couleur a sa recette et pour passer d’une production à une autre, il faut une logique. Sinon, il y a trop de pertes de pigments. Le M.E.S. établit l’ordre parfait de production des couleurs pour minimiser les pertes.

Vous souhaitez aussi tirer profit de l’intelligence artificielle ?

Y.D. : Pour diminuer les arrêts non planifiés, on veut que le système soit capable de prédire le moment où les machines auront besoin d’une intervention de maintenance. Et cela, avant que le besoin se manifeste. Car lorsqu’il existe, la ligne de production est affectée. Mais tout cela ne se fait pas comme par magie. Quand on entreprend une démarche 4.0, il faut des programmeurs, des électromécaniciens, toute une équipe qui travaille ensemble pour structurer les données et configurer des algorithmes.

Pourquoi ouvrir vos portes le 22 janvier ?

Y.D. : C’est important de recevoir des gens d’autres entreprises pour qu’ils puissent voir ce qu’on fait, nous questionner, parler avec nos programmeurs. Pourquoi toujours repartir de zéro? Il faut partager nos expériences. Le 4.0, ce n’est pas seulement un projet d’entreprise. C’est un projet de société. La part du manufacturier dans le PIB du Québec diminue. Pour préserver la compétitivité de l’industrie, il faut passer au 4.0.

Maintenance

Une dernière chose pour conclure ?

Y.D. : La démarche 4.0 doit s’étendre à tous les processus d’affaires. Si elle se limite à l’usine, les gains ne seront pas aussi importants. Par exemple, nous aurons bientôt une plateforme Internet qui permettra aux clients de passer leur commande et d’en suivre les étapes de fabrication. L’ordre de production sera même donné automatiquement. Sans l’intervention d’un humain ! Et ce n’est qu’un exemple des projets que nous avons entrepris.

À propos de ce blogue

En coulisses est le blogue des Événements Les Affaires. Nous vous proposons un accès privilégié aux meilleures pratiques de la communauté d’affaires québécoises qui sont partagées lors de nos conférences. Chaque semaine, nous discutons avec certains des gestionnaires qui ont accepté d’être conférenciers à nos événements, afin de vous présenter des idées concrètes pour vous aider dans votre réflexion et répondre à vos préoccupations d'affaires.