Finie la congestion routière avec la mobilité comme un service?

Publié le 05/10/2017 à 11:10

Finie la congestion routière avec la mobilité comme un service?

Publié le 05/10/2017 à 11:10

Dans bien des grandes villes, la circulation est devenue infernale. Or, la majorité des automobilistes sont seuls dans leur véhicule. Et si on leur offrait la liberté que procure l’automobile, mais sans les inconvénients ?

Avec 1,8 milliard de dollars de coûts annuels reliés à la congestion routière, Montréal figure dans les trois villes canadiennes les plus touchées par ce problème, a rapporté Yves Thomas Dorval, président-directeur général du Conseil du patronat du Québec lors du Sommet transport et mobilité, présenté par les Événements Les Affaires le 3 octobre dernier.

« La congestion routière cause des pertes de temps et de productivité pour les entreprises, elle augmente les coûts du transport de marchandises et elle en accroît l’imprévisibilité. Comment faire du juste-à-temps quand on ne contrôle plus son temps de transport ? », a lancé celui qui représente 70 000 employeurs.

L’encombrement des routes complique aussi le recrutement et la rétention des travailleurs, a souligné M. Dorval en présentant un sondage de CROP et de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés. Ainsi, 29 % des employeurs affirment avoir fait face à des départs volontaires à cause du trafic. « Le recrutement est déjà un enjeu pour les entreprises et si, en plus, le transport est un obstacle, c’est majeur », a déploré le conférencier.

Quelque 82 % des employeurs constatent que la congestion entraîne des retards chez leurs employés. Sans compter qu’elle nuit à la santé mentale : 51 % des employés qui la subissent se disent irritables, 47 % stressés et 45 %, fatigués. 

Vers une révolution du transport

Et si l’une des solutions provenait de la Finlande ? Sampo Hietanen, fondateur et président-directeur général de la société finlandaise Maas Global, est venu présenter son concept de « mobilité comme un service » qui fonctionne avec l’application Whim. L’une des innovations de rupture qui révolutionneront le monde du transport, selon lui.

 « Les véhicules personnels sont utilisés moins de 4 % du temps et ils représentent 85 % des dépenses en transport, mais les gens y tiennent parce que cela leur procure la liberté dans leurs déplacements, a-t-il souligné. Avec notre service, ils ont cette liberté. Se rendre n’importe où, n’importe quand, c’est notre promesse. »

Offert à Helsinki depuis 2016, le concept se veut un agrégateur de modes de transport : autobus, trains de banlieue, ferries, taxis, location de voitures, autopartage, vélos de type « Bixi », etc. Il suffit aux utilisateurs d’ouvrir l’application Whim et d’entrer leur destination pour se voir proposer divers trajets et moyens de transport possibles. Et peu importe le type de transport choisi, le paiement se fait via Whim. Les utilisateurs peuvent opter pour un forfait mensuel ou payer à l’utilisation.

Gestion d'immeubles publics

En connectant tout l’écosystème de transport, Whim est une sorte « d’opérateur de la mobilité », selon Sampo Hietanen. Mais encore faut-il que les différents acteurs du secteur collaborent. Et pour cela, une volonté politique est nécessaire, a-t-il insisté.

« Il faut favoriser une approche holistique du transport, c’est-à-dire regarder les moyens de transport dans leur ensemble et non comme des entités séparées », a pour sa part déclaré Krista Huhtala-Jenks, conseillère des services numériques et du MaaS (mobility as a service) pour le gouvernement finlandais. Désireuse de ne pas manquer le train, la Finlande prépare un code du transport qui facilitera l’implantation de nouvelles technologies et de nouveaux modèles d’affaires.

Whim vient de faire son entrée à Birmingham, au Royaume-Uni, et sera bientôt offert à Amsterdam et à Anvers, en Belgique. Quant à Montréal, elle est dans la mire de l’entreprise, a fait savoir M. Hietanen.

Rouler électrique

De son côté, Daniel Simounet, vice-président du secteur des transports pour la région des Amériques chez ABB, a affirmé que « l’électrification des transports n’est plus une option, mais une nécessité ». Le transport en milieu urbain est en effet responsable d’environ 40 % des émissions de gaz à effet de serre. 

L’entreprise suisse de 4000 employés a inauguré en mai à Montréal son centre d’excellence nord-américain en mobilité électrique qui a notamment pour mandat de concevoir et d’adapter des technologies de stockage d’énergie. Ces technologies permettent de récupérer de l’énergie et de la retourner dans le réseau. Le nouveau centre d’excellence, qui collabore avec plusieurs partenaires, pourrait aussi jouer un rôle d’incubateur, a signalé M. Simounet.

ABB participera également au développement d’une navette électrique autonome adaptée aux conditions hivernales canadiennes, en collaboration avec FPInnovations, Motrec International, Ericsson Canada et Technoparc Montréal. Cette navette, qui disposera de systèmes d’intelligence artificielle, de reconnaissance des objets et de recharge automatique des batteries, sera éventuellement intégrée au réseau de transport public.

« Le Québec a tout ce qu’il faut pour se démarquer dans les véhicules innovants », a affirmé Daniel Simounet qui a espoir que la navette électrique autonome sera commercialisée dans le monde entier.

Pour en apprendre davantage, participez à la conférence Gestion d'immeubles publics qui aura lieu le 13 février 2018.

À propos de ce blogue

En coulisses est le blogue des Événements Les Affaires. Nous vous proposons un accès privilégié aux meilleures pratiques de la communauté d’affaires québécoises qui sont partagées lors de nos conférences. Chaque semaine, nous discutons avec certains des gestionnaires qui ont accepté d’être conférenciers à nos événements, afin de vous présenter des idées concrètes pour vous aider dans votre réflexion et répondre à vos préoccupations d'affaires.