Des projets majeurs pour le Port de Québec

Publié le 11/09/2019 à 16:07

Des projets majeurs pour le Port de Québec

Publié le 11/09/2019 à 16:07

port de Québec

(Crédit photo : Administration portuaire de Québec)

Ça bouge au Port de Québec ! Cette année seulement, quelque 170 millions de dollars sont sur la table pour des projets de construction, de réparation ou de mise à niveau d’infrastructures. À moyen terme, l’administration portuaire caresse aussi un gigantesque projet de terminal de conteneurs. Mario Girard, son président-directeur général, viendra parler de tout cela lors de la conférence Infrastructures et grands projets publics, présentée le 23 octobre prochain à Montréal par les Événements Les Affaires.

 

Quels sont les gros projets de cette année ?  

Mario Girard : La Coopérative fédérée du Québec investit environ 100 millions de dollars dans la construction d’infrastructures de réception, d’entreposage et d’expédition de céréales outremer. Il y aura notamment de nouveaux silos et l’aménagement de voies ferrées, car les céréales arriveront au port par rails. Du côté de l’administration portuaire, nous sommes en train de construire un deuxième terminal de croisières, un projet de 30 millions. En ce moment, on a recours à des installations temporaires pour accueillir les bateaux de 4000 ou 5000 passagers. Mais comme il y a de plus en plus de ces gros navires, nous voulons nous doter d’installations permanentes. Les travaux seront terminés en septembre 2020, pour le sommet de la saison des croisières.

 

Vous avez un énorme projet dans vos cartons, Laurentia. De quoi s’agit-il ?

M.G. : C’est un projet de 775 millions de dollars sur lequel nous travaillons depuis des années. Nous voulons profiter de la profondeur d’eau de 15 mètres que nous avons à Québec pour recevoir les nouvelles générations de bateaux de marchandises à grandes capacités. Les ports de la côte est américaine ont investi massivement dans leurs infrastructures portuaires pour accueillir ces navires. Le projet Laurentia va nous permettre de demeurer compétitifs. Notre terminal semi-automatisé pourra traiter de 500 000 à 700 000 conteneurs par année. Il s’agira de l’un des plus gros investissements privés non résidentiels de la ville de Québec.

 

Conférence Infrastructures et grands projets publics

 

Justement, comment allez-vous financer ce projet ?

M.G. : La majorité du financement viendra du privé. En mai dernier, nous avons annoncé un partenariat avec le CN et avec Hutchison, le plus gros opérateur de terminaux au monde, présent dans 27 pays. L’entente concerne la construction et l’exploitation du terminal de conteneurs. Nous ne dévoilons pas le pourcentage précis, mais il ne reste qu’une petite partie du financement à attacher. Pour cela, nous sommes en discussions avec Québec et Ottawa.

 

Quel marché visez-vous ?

M.G. : Nous visons le marché du Midwest américain, un marché qui n’est pas desservi par le Port de Montréal. L’idée, c’est d’ajouter des marchandises sur le Saint-Laurent, débarquer les conteneurs à Québec et les transporter ensuite par rails dans les régions de Chicago et des Grands Lacs. En tant que dernier port en eau profonde avant les Grands Lacs, le Port de Québec peut devenir un pôle logistique important pour le Québec et pour l’ensemble de la chaîne du corridor Saint-Laurent-Grands Lacs. Après la construction, les retombées économiques annuelles pour le Québec sont estimées à 85 millions de dollars.

 

La demande est-elle là ?

M.G. : Avec l’accord Canada-Europe, l’explosion de la classe moyenne chinoise, le développement dans le Sud-est asiatique, il y a un potentiel de croissance à saisir. Notre partenaire, Hutchison, vient aussi avec un réseau mondial qui va permettre d’assurer le succès du terminal de conteneurs à Québec. De plus, nous avons chiffré notre compétitivité. Prenons, par exemple, un conteneur qui va de Singapour à Chicago. En additionnant les distances et les coûts maritimes, portuaires et ferroviaires du trajet, nous offrons le chemin le plus court et au plus bas coût.