Cessez de voir la formation comme une formule «Band-Aid»

Publié le 04/10/2017 à 11:00

Cessez de voir la formation comme une formule «Band-Aid»

Publié le 04/10/2017 à 11:00

Chaque année, plus de 50 G$ sont investis à travers le monde dans la formation pour développer les habiletés de leadership des gestionnaires. Malgré ces investissements, seulement 15% de ces apprenants parviennent à atteindre le niveau souhaité par leur organisation. Pourquoi ? Quel est le problème ?

« Trop d’entreprises considèrent encore la formation comme une formule « Band-Aid ». Face à un problème, elles inscrivent l’employé à une formation, et hop ! elles s’attendent à ce qu’il maîtrise instantanément les compétences désirées après la durée des cours. Mais voilà, ce n’est pas comme ça que ça fonctionne », avertit Mathieu Baril, directeur du développement des affaires chez DDI Canada, une firme qui se spécialise, entre autres, dans la formation du leadership.

Comment alors mieux se préparer aux techniques de formation ? Comment devraient agir les entreprises ? Mathieu Baril animera justement un panel de discussion qui traitera de ce sujet lors de la conférence Gestion de la formation, présentée par les Événements Les Affaires, le 6 décembre prochain à Montréal. 

« L’enjeu numéro un des entreprises est de trouver des moyens de réduire l’écart entre les capacités d’apprentissage de leurs employés et le moment que ces derniers mettent en pratique leurs connaissances acquises », observe Mathieu Baril.

Vive la multiplication des plateformes…

Pour réduire cet écart, les entreprises doivent favoriser une multiplication des plateformes de formation. Les apprenants, poursuit Mathieu Baril, ont tous des personnalités et des besoins différents en matière de méthodes d’apprentissage. Certains vont mieux apprendre en classe traditionnelle, d’autres vont être plus à l’aise lors de webinaires, d’autres vont privilégier la méthode vidéo ou encore ils retiendront davantage la matière en lisant un manuel. « Il n’y a pas de recette magique. Par contre, le message, lui, doit être cohérent, peu importe la plateforme d’apprentissage utilisée », insiste l’animateur du panel.

transformation du travail

Mathieu Baril cite en exemple une grande organisation du domaine de l’assurance comptant plus de 10 000 employés dont l’objectif était d’instaurer une culture d’entreprise plus cohésive et d’augmenter le niveau d’engagement de ses quelques 900 gestionnaires. « Quels que soient les différents niveaux de gestion (gestion de changement, coaching, gestion des équipes…), le programme de formation a été constitué de modules prônant un langage commun. Non seulement les objectifs ont été atteints, plusieurs autres organisations veulent s’inspirer de cette méthode », indique-t-il.

...et la variété 

Et ce n’est pas tant la durée de la formation que la façon de la présenter qui fait aujourd’hui une différence dans l’apprentissage. « La formation peut durer une heure, une demi-journée, deux jours… pourvu que la formule soit interactive. Les gens veulent de la variété dans la présentation. L’époque où l’intervenant tenait un discours ininterrompu pendant trois heures est révolue », souligne cet expert de la formation chez DDI Canada.

Posez-vous les bonnes questions 

Les entreprises qui réussissent à bien former leurs gestionnaires ont d’abord identifié leurs propres objectifs avant d’investir dans un quelconque programme de formation, constate Mathieu Baril. Ces entreprises se sont, au préalable, posé les bonnes questions ? Pourquoi offrir de la formation ? Quelles sont les véritables attentes ? À quels employés cela s’adresse-t-il ? Comment les employés vont-ils réagir ? Quelles sont les formules les mieux adaptées à leur personnalité ? Des questions essentielles, insiste Mathieu Baril, pour que l’investissement ne se traduise pas par un coup d’épée dans l’eau.

Enfin, autre élément-clé d’un transfert d’apprentissage réussi : la patience. « L’apprentissage n’est pas un processus instantané », indique Mathieu Baril. Il faut fournir des outils (jeux, simulations…) et donner du temps aux employés pour qu’ils mettent en pratique les connaissances apprises. Après tout, conclut-il, la formation demeure un processus continu. 

Pour en apprendre davantage, participez à la conférence Sommet sur la transformation du travail qui aura lieu le 20 mars 2018.